Les paysans valaisans déçus par la nouvelle politique agricole fédérale, la PA22+

Bien mais peut mieux faire pour les uns, carrément décevante pour les autres. La nouvelle politique agricole fédérale mise en consultation mercredi à Berne fait déjà réagir les milieux concernés.

Prévue dès 2022, ses mesures phares sont d’orienter l’agriculture vers les marchés et de développer l’esprit d’entreprise. Elle se veut aussi plus respectueuse de l’environnement. Le Conseil fédéral entend y consacrer près de 14 milliards de francs sur 4 ans, un montant similaire à celui engagé pour la période en cours, ce qui satisfait les milieux paysans. Ceux-ci se réjouissent aussi que l’idée d’ouvrir les frontières ne soit plus à l’ordre du jour.

Reste que pour l’USP (Union Suisse des Paysans), il s’agit d’une réforme sans plus-value. "Autant ne rien changer", écrit l'Union dans son communiqué. Un avis rejoint par la CVA (Chambre valaisanne d’agriculture) qui ne voit pas en quoi le projet peut améliorer le quotidien des paysans. Son directeur, Pierre-Yves Fellay, reproche surtout au Conseil fédéral de ne pas tenir compte de la volonté populaire. Les Suisses s’étaient prononcé en septembre 2017 pour renforcer la sécurité alimentaire en misant sur une production indigène durable. Or, la mise en œuvre prévue par le Conseil fédéral est lacunaire selon Pierre-Yves Fellay.

Le SAB, le Groupement suisse pour les régions de montagne, se montre moins sévère. Pour lui, le projet fédéral constitue une bonne base de discussion, même s’il comporte quelques lacunes. Son directeur, le conseiller national valaisan Thomas Egger, regrette surtout le manque de considération pour l’agriculture à temps partiel. "En Valais, presque 80% des emplois dans l’agriculture entrent dans cette catégorie". Une catégorie qu’il faut selon lui mieux soutenir puisqu’elle "contribue à l’entretien des paysages et à la décentralisation de l’habitat".

La mise en consultation du texte durera jusqu’en mars 2019.