Les horaires de vente d'alcool à l'emporter ne seront pas restreints
La majorité du Grand Conseil a décidé de ne pas restreindre les horaires de vente d'alcool à l'emporter entre 21h et 6h du matin, et cela même si la loi faisait exception du vin.

Il sera toujours possible d'acheter rapidement un packs de bière après 21h. Le Parlement a décidé de rejeter une motion demandant de restreindre les horaires de vente d'alcool à l'emporter (88 voix contre; 33 pour), et cela même si le vin avait été exempt de la restriction.
Soutenue par le gauche, la motion (co-signée par Mathieu Gachnang, PDCC et Nathalie Cretton, Les Vert.e.s) se basait sur le modèle vaudois mis en place après ce que l'on avait appelé le "problème des nuits lausannoises", une période particulièrement agitée dans la capitale vaudoise. Les résultats de ces restrictions de vente avaient montré une réelle amélioration, selon le jeune Nathan Tornay (PS/GC): "Les hospitalisations pour intoxication éthylique ont diminué de moitié chez les 16-19 ans, a-t-il argumenté. La bouteille de vodka achetée à l'emporter après un apéro déjà bien arrosé, c'est souvent le verre de trop" a-t-il conclu.
Nathalie Cretton (Les Vert.e.s) s'attendait à une levée de boucliers contre cette proposition: "Je n'ai pas été déçue", a-t-elle ironisé. Pour elle, si la prévention est un bon moyen d'éviter les mauvaises pratiques, limiter l'accessibilité est encore plus efficace. "D'autres cantons, qui ont déjà adopté ces mesures, ont vu les chiffres d'hospitalisations baisser. C'est le cas à Genève, Fribourg, Neuchâtel ou encore Bâle".
La liberté individuelle a convaincu
Mais les arguments n'ont pas convaincu, contrairement à ceux de l'UDC, du SVPO et du PLR. Les représentants de ces partis ont martelé l'importance des libertés individuelles et économiques. "Ce serait une ingérence dans les libertés commerciales", selon Patrick Zimmermann (SVPO). "D'autant que la consommation d'alcool est déjà en baisse chez les jeunes et les moins jeunes", a commenté Swen Luyet (PLR/FDP). Pour lui, cette proposition avait trop d'incohérences: "Pourquoi faire exceptions uniquement du vin? A-t-on pensé aux petites cidreries valaisannes? Qu'en est-il des bières locales et artisanales?"
A noter qu'"interdire quelque chose, est malheureusement une bonne raison de le faire quand même, lorsque l'on est jeune...", analyse Aïda Lips.
Du côté du PDC, les députées et députés étaient plus divisés. "S'aligner sur les mesures vaudoises pourraient permettre une baisse des hospitalisations, c'est vrai, a noté Alexia Héritier pour le PDCVr, mais comme la motion n'a pas montré une claire majorité au sein du groupe, nous avons opté pour la liberté de vote."
