Les eaux valaisannes ouvrent leurs frontières aux poissons
Les truites migratrices du lac Léman pourront bientôt nager jusque dans le Haut-Valais.
Les truites migratrices du lac Léman pourront bientôt nager jusque dans le Haut-Valais. Le canton ordonne en effet l’assainissement de 56 installations hydrauliques qui leur bloquent actuellement le chemin. Premier obstacle : le barrage de Lavey qui empêche les poissons de pondre leurs œufs au-delà du Chablais. Il s’agira donc de construire un passage pour leur permettre d’aller et venir à leur guise.
Le Service de l’énergie et des forces hydrauliques estime que la facture se situera entre 215 et 470 millions de francs pour l’ensemble des mesures à réaliser. Frédéric Zuber est collaborateur scientifique au sein de ce service. Il explique que les détenteurs d’installations hydrauliques devront soumettre plusieurs variantes au canton qui choisira ensuite la meilleure d’entre elles, d’entente avec la Confédération. Ce sont les propriétaires des centrales qui prendront en charge les frais avant d’être dédommagés à 100% par Berne, comme le prévoit la loi. Seule condition : commencer les travaux avant la fin 2030. Frédéric Zuber avoue que cette situation mettra peut-être les petites sociétés dans une situation délicate.
Mais pour Yvon Crettenand, biologiste à l’Etat du Valais, le jeu en vaut la chandelle. « On ne fait que rendre leur territoire aux poissons. Avant la construction du barrage de Lavey, dans les années 50, ils pouvaient aller pondre leurs œufs jusque dans la région de Finges », explique-t-il. Grâce à ces assainissements, la population de truites migratrices ira en grandissant. « Une excellente nouvelle pour cette espèce potentiellement menacée », conclut Yvon Aymon.