Les comptes fantômes de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux, y compris en Valais
Ils sont décédés et pourtant, ils continuent de vivre sur les réseaux sociaux. Le nombre de profils de ces Valaisans disparus ne cesse de croître. Et le phénomène ne va faire que s'aggraver avec le vieillissement de la population.

Retrouver sur Facebook ou Instagram des profils d'anciens professeurs, de camarades d'école ou de collègues de travail… Mais ces personnes sont décédées. C'est l'expérience que vivent de plus en plus de Valaisans sur les réseaux sociaux.
Selon un récent sondage, 75% des Suisses – soit environ 6,6 à 6,7 millions de personnes – utilisent les réseaux sociaux. Mais chaque jour, près de 8000 utilisateurs de Facebook au niveau mondial décèdent. Si bien que le réseau de Mark Zuckerberg est bien parti pour devenir le plus grand cimetière virtuel du monde.
Les risques de la succession numérique
Ancien préposé valaisan à la protection des données, l'avocat sédunois Sébastien Fanti s'est penché sur la question. Il regrette notamment que le législateur, en Suisse comme en Europe, ne se soit pas saisi de la question.
Car ces profils fantômes ne sont pas sans danger. Des pirates informatiques pourraient s'en saisir et en utiliser les informations. Pour les proches, il peut aussi être difficile de voir ces comptes continuer d'exister sur la toile, explique-t-il.
Une étude nationale s'est d'ailleurs penchée sur la question de "la mort à l'ère numérique". Preuve que la problématique est prise au sérieux. Si elle ne constitue pas encore une problématique de société en Suisse, cela risque de changer dans les années à venir. Professeure à la haute école d'Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud à Yverdon, la psychologue Francesca Bosisio a participé à cette étude.
Préparer sa mort numérique comme on prépare sa mort "réelle"
L'étude a d'ailleurs publié une série de recommandations. Elle conseille de préparer sa mort numérique, au même titre que l'on prépare sa succession dans le monde réel. Un peu comme que l'on fait en rédigeant ses directives anticipées, explique Francesca Bosisio. Pour cela, il faut recenser ses comptes et nommer un successeur qui se chargera de fermer ses profils, surtout sur les réseaux sociaux. Francesca Bosisio:
Pour Sébastien Fanti, il est important que les professionnels de la succession empoignent le problème. Les notaires sont encore réticents à inclure des articles sur le numérique dans les testaments. Mais mais ça devient "nécessaire et obligatoire", étant donné la place que le digital prend aujourd'hui dans nos vies, souligne Sébastien Fanti.
Retrouvez ici les conclusions de l'étude "La mort à l'ère numérique"
