Les Canadiens du HC Sierre (3/5) : Gilles Thibaudeau, de Montréal à Graben
Durant tout l’été, Rhône FM vous propose une série hebdomadaire dédiée au sport. Cette semaine, focus sur les Canadiens qui ont marqué l’histoire du HC Sierre.
Troisième volet de notre série consacrée aux joueurs à la feuille d’érable qui ont marqué l’histoire du HC Sierre. Retour à la fin des années nonante, période lors de laquelle un certain Gilles Thibaudeau venait renforcer une formation qui sortait de quelques-unes des années les plus compliquées de son existence.
Montréal, Toronto puis New York en NHL avant trois aventures en Ligue Nationale A sous les couleurs successives de Davos, Lugano et Rapperswil. C’est le CV de Gilles Thibaudeau lorsqu’il pose ses valises du côté de Graben à la fin de l’été 1998. Collaborateur technique au sein de la Ville de Sierre, Bertrand Constantin est depuis toujours un supporter assidu des «rouge et jaune». Vingt ans après, il garde des souvenirs bien précis du joueur qu’était Gilles Thibaudeau. «C’était un grand joueur des Canadiens de Montréal qui avait débarqué en Suisse quelques années plus tôt. Malgré son âge, on ne peut pas dire qu’il soit venu en préretraite chez nous car il a toujours fait le job sur la glace.»
Une lignée de stars montréalaises dans le Vieux-Pays
Bertrand Constantin se souvient d’un homme bon-vivant, «qui aimait le Valais» et qui était en outre un très grand professionnel. «Il apportait beaucoup, non seulement sur la glace mais aussi dans le vestiaire. D’ailleurs et assez paradoxalement au vu de sa petite taille, le HC Sierre a toujours eu la chance d’avoir de très grands joueurs en son sein.»
De très bons joueurs dont faisait partie Gilles Thibaudeau comme beaucoup de ses prédécesseurs. Mais pour un club comme Sierre, que représente le fait d’accueillir dans ses rangs un élément estampillé NHL? Beaucoup, à en croire les dires de Bertrand Constantin. «On a aussi eu des gars comme Jacques Lemaire ou Jacques Plante, de véritables légendes au Canada. Personne ne les aurait imaginé arriver à Sierre un jour. Je me mets à la place d’un jeune qui voit débarquer des mecs comme Lemaire, Plante ou Thibaudeau dans le vestiaire, il doit avoir des étoiles plein les yeux.»
Bertrand Constantin pose avec un maillot que lui avait offert et dédicacé Gilles Thibaudeau
«Sierre est une ville de hockey»
Lemaire, Plante, Thibaudeau, autant de grands noms qui ont donc décidé de rejoindre Graben à un moment ou à un autre. Lorsqu’on lui demande les raisons qui peuvent motiver des joueurs d’une telle envergure à rejoindre la cité du Soleil, Bertrand Constantin a sa petite idée. «Déjà, je crois qu’on a un bon carnet d’adresse. Ca a commencé avec Lemaire qui a adoré son passage chez nous et qui a certainement toujours parlé en bien du HC Sierre. Et au fil des années, les résultats ont aussi parlé pour nous. Dans les années 80, on était vraiment dans le top du hockey suisse. Et puis il ne faut pas oublier que Sierre est une ville de hockey. On a une histoire et un public vraiment passionné, on l’a encore vu l’an dernier lors de la finalissima de MySports League contre Martigny. C’était un truc que personne en Suisse, excepté peut-être le Langnau des années 90, n’a vécu…»
La descente aux enfers des années 90
Au moment d’arriver en Valais, Gilles Thibaudeau débarquait dans un club qui sortait de plusieurs années loin d’être les plus glorieuses de son histoire, en témoigne les deux relégations successives l’ayant conduit de la Ligue A à la première ligue en l’espace de douze mois. Une petite descente aux enfers, certes, mais pas de quoi pour autant mettre à mal l’amour que voue Bertrand Constantin à son club de cœur. «Dans ma vie de supporter, j’ai connu deux promotions, j’étais jeune lors de la première, un peu moins la deuxième, c’était des moments vraiment incroyables. Et puis il y a eu cette saison 91-92 où on a accueilli une dizaine d’étrangers, c’était un vrai cirque. Le club a chuté de la Ligue A à la 1ère ligue, peut-être un mal pour un bien mais dans l’ensemble, comme tous les clubs, on a eu des époques glorieuses et moins glorieuses.»
«Le meilleur, c’était Bob Miller»
Gilles Thibaudeau défendra finalement les couleurs sierroises à 75 reprises en deux saisons, inscrivant la bagatelle de 91 points. Des statistiques plus qu’honorables mais qui ne suffisent toutefois pas à faire du Canadien le joueur qui a le plus marqué l’esprit de Bertrand Constantin. «Pour moi, le meilleur c’était Bob Miller. Il n’est malheureusement resté qu’une saison et il avait été gravement blessé à Ambri mais c’était un joueur extraordinaire. Pour en avoir parlé avec des anciens joueurs qui avaient évolué à ses côtés, ils m’ont tous dit que c’était un élément hors norme. Après, on a aussi eu un monument tel que Glowa ou d’autres étrangers extraordinaires comme Jinmann ou Cormier que j’ai côtoyé en travaillant pour le club.»
Lee Jinmann et Derek Cormier, deux hommes qui seront à l’honneur dans les deux prochains épisodes de notre série.
Réécoutez les épisodes précédents: