Légende du FC Sion (4/5): "Come on Goran"
En 2006, le FC Sion réalise un coup historique, en devenant la première équipe de Ligue B (Challenge League) à soulever la Coupe de Suisse. Parmi les artisans de cette victoire et de la promotion en Super League qui suivra un homme sort du lot : Goran Obradovic.
«Ce qui était plus important, c’était surtout de ne pas perdre en finale.»
Arrivé à l’été 2005, en provenance de Vaduz, Goran Obradovic l’avoue lui-même, tout n’a pas été toujours facile. Mais depuis sa première victoire en Coupe de Suisse, le 17 avril 2006, il a noué un lien indéfectible avec les supporters valaisans. « C’est lors de cette finale contre YB, grâce à mon but et notre victoire que l’histoire d’amour a commencé avec les fans. » Les souvenirs sont encore bien présents dans la tête du milieu de terrain serbe. « Toutes les victoires en Coupe ont été importantes, mais en 2006 on a aussi fêté la promotion. Au départ je disais aux gars que la montée en Super League était plus importante, mais ça ne marche pas comme ça en Valais. Ce qui était plus important, c’était surtout de ne pas perdre en finale. »
L’amour du maillot même dans les moments difficiles
Ne pas perdre la finale, une phrase qui a du sens pour Goran Obradovic, lui qui aura soulevé trois fois la Coupe de Suisse avec son FC Sion. Lors des 10ème et 11ème finales face aux Young Boys, il aura d’ailleurs un rôle prépondérant en marquant des buts et en délivrant des passes décisives. La 12ème en 2011 contre Xamax reste aussi un très bon souvenir. Au rang des matches plus difficiles, le milieu de terrain serbe classe volontiers le barrage de promotion/relégation contre Aarau en tête. Il s’explique : « Physiquement, mentalement, c’est sans doute le match le plus difficile de ma carrière. Il faisait très chaud. On savait qu’on était meilleurs, mais une fois sur le terrain, il fallait encore le confirmer. Franchement je ne sais pas comment on s’est sorti de cette double confrontation. » Et la formation valaisanne a effectivement sauvé sa peau lors de ce barrage de tous les dangers. Mission accomplie pour Goran Obradovic qui terminera son aventure au FC Sion dans la foulée.
Forte personnalité sur le terrain, discret en dehors
Quand on lui demande de citer un joueur ou un entraîneur qui l’auraient marqué durant son passage au FC Sion, Goran Obradovic ne s’avance pas. Il avoue toujours s’être globalement bien entendu avec tout le monde. On sent en sous-main le souci de ne froisser personne. Une chose est sûre, la fin de son histoire avec le club valaisan lui a laissé un grand vide. Il a encore touché le ballon 6 mois avec le FC Monthey, avant de définitivement raccrocher en 2014. « Il faut s’habituer à la vie normale. Je pense que j’ai réussi à m’adapter. Mais au début le football te manque, cette adrénaline. Ce n’est pas évident pour tout le monde. »
Aujourd’hui, Goran Obradovic suit toujours de manière attentive ce qu’il se passe dans le football suisse. Il fait un peu de scouting pour découvrir de futurs talents. Par ailleurs, son fils, Marko, évolue avec les M18 du FC Sion. Conscient qu’à son époque les carrières étaient gérées de manière différente, il essaie de transmettre un message et des valeurs à la jeune génération. « Il n’y a pas que le foot dans la vie. Je le dit aussi à mon propre fils, il faut bien planifier les choses, aller à l’école et obtenir un diplôme. » Âgé de 44 ans, Goran Obradovic vit à Sion, dans ce Valais qui l’a adopté et où il se sent chez lui. Entre 2005 et 2012, il aura disputé près de 200 matches avec la formation valaisanne, pour un bilan d’une trentaine de goals toutes compétitions confondues.
Retrouvez ci-dessous, les deux premiers épisodes de notre série de la semaine:
Episode 1 : Otto Luttrop
Episode 2 : Gabriel Calderón
Episode 3 : Ahmed Ouattara