Le Valais peut mieux faire en matière de tourisme inclusif
L'offre touristique pour les personnes en situation de handicap est insuffisante en Valais. Le constat posé ce mardi dans le cadre d'un forum sur le tourisme inclusif.

La Fondation Emera tenait ce mardi à Sierre ses sixièmes assises en collaboration avec la Haute École supérieure de travail social et la filière tourisme de la Haute École de gestion. Le thème du jour : "Bienvenue en Valais ! Pistes pour un tourisme inclusif".
Mais, le constat est sans appel. La promotion des offres touristiques accessibles et inclusives est encore peu développée par les organismes faîtiers et les destinations valaisannes. L'information sur les services disponibles est aussi souvent lacunaire. "On peut toujours faire mieux, on peut toujours faire plus", reconnaît Damian Constantin, directeur de Valais/Wallis Promotion et participant au forum. "Il y a beaucoup de destinations qui travaillent sur le sujet", temporise-t-il.
Le tourisme inclusif, un droit
L'article 30 de la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes en situation de handicap (CDPH) prévoit l'accessibilité aux activités touristiques, installations sportives, culturelles et de loisirs. Mais, son application laisse à désirer. "Le tourisme est l'une des portes d'entrée pour une société inclusive", lâche Pierre Margot-Cattin, professeur associé à la Haute École supérieure de travail social.
Le Valais a été l'un des premiers cantons à se doter d'une législation cantonale en matière d'inclusion des personnes en situation de handicap. Mais, aucune référence au tourisme inclusif y figure, déplore Pierre Margot-Cattin. Il en a parlé au chef du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture, Mathias Reynard, présent au forum sierrois. "Une journée comme aujourd'hui permet une prise de conscience", se réjouit le professeur. Mathias Reynard confirme : c'est à réfléchir si on modifie une législation, comme par exemple sur le tourisme, d'intégrer un élément là-dessus. L'accessibilité, ce n'est pas juste pour les lieux de formation, les hébergements et le marché du travail, c'est aussi l'accès aux loisirs, aux voyages."
Ce n'est pas juste une rampe
L'accessibilité des personnes en situation de handicap n'est pas juste de poser une rampe pour permettre d'accéder à un lieu. Il y a l'expérience touristique, la manière dont est vécue l'expérience et l'accueil. "Il faut savoir que l'on a sa place et qu'on est reconnu comme étant intéressant", explique Pierre Margot-Cattin. L'attitude est aussi essentielle. "C'est important d'avoir un respect mutuel, une compréhension mutuelle", poursuit-il.
Invitée dans le cadre de ce forum à Sierre, la société québécoise Kéroul est pionnière en matière de tourisme inclusif au Canada depuis 45 ans. "Notre fondateur voulait pouvoir sortir comme les autres, être un touriste comme les autres, malgré sa paralysie cérébrale", raconte le directeur de Kéroul, Bruno Ronfard. La société certifie et accompagne les entreprises et événements dans leur accessibilité et assure leur promotion.
En plus, le secteur touristique a tout à y gagner, estime Bruno Ronfard. En Suisse, les personnes en situation de handicap représentent environ 20% de la population. "C'est un marché très important", souligne le directeur de Kéroul. "Ce sont des personnes qui voyagent accompagnées. Ça double le nombre de personnes hébergées", ajoute-t-il.
Plusieurs ateliers participatifs étaient organisés dans le cadre de ce forum. Les associations en faveur des personnes en situation de handicap plaident pour la mise sur pied d'une politique globale sur le tourisme inclusif en Valais, l'amélioration de l'information et la création de formations dédiées à l'accueil de cette clientèle.
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