Le Valais officialise "l'orthographe rectifiée". Une simplification recommandée dans la Francophonie
Les chefs de département de l’instruction romands et tessinois l’ont décidé : l’orthographe révisée, tolérée depuis 1996 en Valais mais recommandée dès 1990 par le Conseil supérieur de la langue française, devient officiellement la norme.
On pourra désormais piétiner des "platebandes" écrites en un seul mot.
Nous serons même poussés à jouer à cachecache sans y mettre de trait d’union.
A l’inverse, finies les hésitations pour savoir s’il faut des traits d’union en écrivant 777 en lettres : tous les nombres de plusieurs mots pourront en avoir (actuellement obligatoires pour ceux inférieurs à cent)… et si les maraichers perdent leur circonflexe sur le "i", la note aigüe perd son tréma sur le "e", qui revient désormais chapeauter le "u". Et il y en a presque 2000 autres, plus ou moins modifiés qui deviennent la règle. « Ce n’est pas, en soi, une révolution mais une adaptation à ce qui était déjà toléré en Valais depuis 25 ans », explique Jean-Philippe Lonfat, chef du service valaisan de l’enseignement (interview ci-dessous).
D’une pierre, deux coups
La bascule favorable à l’orthographe "rectifiée" traduit une volonté de ne pas surcharger inutilement un enseignement déjà complexe. Sont directement visées des règles qui sont peu justifiées eu égard à la logique interne du français écrit et une abondance de termes isolés dont l’orthographe ne peut plus guère être expliquée, relève la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).
Avec plus de place pour le raisonnement et moins pour la mémorisation, les élèves devraient trouver leur compte dans des règles plus compréhensibles et plus logiques. L’école joue ainsi un rôle de premier plan dans l’apprentissage de la langue parlée et écrite, miroir de la société qui change.
Une écriture qui respecte les genres et stimule l’égalité
La CIIP va plus loin encore dans la perspective des nouveaux manuels de 2023.
Elle illustre concrètement sa position en publiant d’ores et déjà un « petit livre d’OR ». L’ouvrage n’est pas un manuel d’enseignement. Mais un vademecum qui invite les enseignantes et les enseignants à apprivoiser les nouvelles manières d’écrire au 21e siècle.
Le petit livre d’OR liste aussi quelques éléments du langage épicène qui seront intégrés dans les nouveaux manuels de français. Le corps enseignant est ainsi invité à porter une attention aux formulations qui respectent l’égalité, la diversité et l’accessibilité des textes à tous les élèves.