Le Valais et les JO d'été (3/5): Sophie Lamon médaillée à l'âge de 15 ans
Nouvelle séquence souvenir consacrée aux médailles valaisannes obtenues lors des JO d’été. Le 3ème épisode nous ramène en l’an 2000 à Sidney. Sophie Lamon entrait dans l’histoire de l’escrime suisse en décrochant la médaille d’argent par équipe alors qu’elle n’avait que 15 ans.

Sur les 8 médailles olympiques obtenues par la Suisse en escrime, trois d’entre-elles portent la marque du Valais. Guy Evéquoz et son frère Jean-Blaise, dont nous avons déjà parlé cette semaine, ont ouvert la voie dans les années 70. Mais l’héritage est resté et les escrimeurs valaisans ont à nouveau brillé sur la scène internationale. À l’image de Sophie Lamon. Âgée d’à peine 15 ans lors des premiers JO d’été du nouveau millénaire, la Sédunoise revendique d’ailleurs cet héritage. « Absolument, c’est l’histoire d’un club et d’une tradition. Je pense qu’on peut être fier de ce que l’escrime a apporté au sport valaisan en général. » La Société d’escrime de Sion a déjà formé plusieurs champions de renom et elle continuera de viser haut selon Sophie Lamon : « Le club fonctionne bien, plusieurs athlètes ont des titres nationaux et espèrent se qualifier pour les prochains JO, 2021 à Tokyo, 2024 à Paris ou pour les suivants. La tradition perdure et c’est réjouissant ».
« Je pense qu’on peut être fier de ce que l’escrime a apporté au sport valaisan en général » Sophie Lamon
La jeunesse et l’insouciance au service de l’équipe
15ème de l’épreuve individuelle à l’épée des JO de Sidney, Sophie Lamon est allée chercher la médaille d’argent par équipe en compagnie de Gianna Hablützel-Bürki et de Diana Romagnoli. Des épéistes plus âgées avec lesquelles la Sédunoise n’a pas eu de mal à s’entendre. « J’ai eu une adolescence précoce. C’est vrai qu’à 15 ans j’ai été propulsée sur la scène internationale, mais je n’étais pas novice pour autant. Dès l’âge de 12 ans j’avais déjà l’habitude de participer à des compétitions internationales et de voyager toute seule. » C’est donc avec une petite expérience et beaucoup de volonté que Sophie Lamon débarque aux JO en Australie. Sa jeunesse, elle estime que c’était une force pour l’équipe : « J’avais un peu d’insouciance mais aussi une certaine maturité, des ingrédients qui m’ont permis d’aider l’équipe à aller chercher cette médaille. Le jour de la compétition j’étais complètement libérée de toute pression et c’est aussi ce qui m’a permis de tout donner pour obtenir ce bon résultat ».
Du podium de Sidney à l’accueil triomphal à Sion
Au moment d’évoquer les souvenirs de cette médaille d’argent, obtenue après une finale perdue 45-35 contre la Russie, beaucoup d’éléments reviennent dans la tête de Sophie Lamon. Même si elle nous confie, qu’après coup, ce sont surtout les moments de fête dès son retour en Suisse, qui restent le plus. « Sur place, j’ai des moments d’escrime qui me reviennent, la déception de la finale perdue, puis la joie de la médaille. En ce qui concerne la cérémonie, c’est par contre assez flou. Par contre, j’ai évidemment en tête l’accueil à l’aéroport de Zurich, puis la réception organisée par la ville de Sion qui était absolument incroyable ! »
20 ans après la médaille, l’escrime n’est plus au centre de la vie de Sophie Lamon
« La médaille je n’y pense pas tous les jours », nous confie l’ancienne escrimeuse de 35 ans. Retirée de la compétition pour des problèmes de hanche, elle est restée proche de son sport pendant près de 10 ans. « Après ma retraite sportive il y a une dizaine d’années, je me suis engagée au sein de la fédération nationale pour suivre le sport d’élite, mais en 2018, je me suis dit que c’était aussi bien de voir autre chose. » Si Sophie Lamon n’est plus active dans l’escrime, elle sera pour toujours liée à ce sport. Son mari Silvio Fernandez – père de ses trois enfants – est aussi un ancien escrimeur.
« La médaille je n’y pense pas tous les jours » Sophie Lamon
Pour l’histoire restera ce record de précocité. La Sédunoise est encore à ce jour la plus jeune médaillée suisse de l’histoire des JO d’été à 15 ans et la seule femme valaisanne à avoir décroché une médaille lors d’olympiades estivales. Désormais, elle est active dans le service marketing d’une célèbre marque horlogère.
Le Valais et les JO d'été – notre série
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