Le Tour de France en Valais (5/5): une suite logique pour Champéry ?
Durant tout l’été, Rhône FM vous propose une série hebdomadaire dédiée au sport. Cette semaine, focus l’histoire qui lie le Valais au Tour de France.
Depuis Crans Montana en 1984, le canton du Valais a été le théâtre de 3 arrivées d’étape. Et si plusieurs candidatures pour accueillir à nouveau la Grande Boucle sont connues, Champéry a peut-être une longueur d’avance.
« Christian Prudhomme sait très bien où se trouve Champéry. » Ce sont les mots du président de la commune champérolaine, Luc Fellay. Il ne manque pas de rappeler que la station chablaisienne a déjà accueilli à deux reprises le Critérium du Dauphiné (2013 et 2019). Cette épreuve, organisée par la même société que le Tour de France, sert parfois de répétition générale ou de test grandeur nature avant la désignation pour la Grande Boucle. Si le fait d’accueillir le Dauphiné ne donne aucune garantie, il est en tout cas un très bon moyen d’entrer dans le giron des candidatures sérieuses. Avant tout, cela permet de nouer des contacts précieux pour faire avancer le projet, car la simple volonté d’accueillir le Tour de France ne suffit pas. « Il y a plusieurs facteurs déterminants, au-delà de la beauté de nos Alpes ou de notre volonté d’avoir le Tour », précise Luc Fellay. Il ajoute : « Notre projet doit s’insérer dans une vision globale et dans la stratégie à long terme des organisateurs, à savoir ASO ».
Coopération transfrontalière pour augmenter les chances
Luc Fellay nous confirme qu’une délégation franco-suisse des Portes-du-Soleil, représentant les intérêts de Champréy, Morzine et Châtel, a été reçue en début d’année par les organisateurs du Tour de France à Paris. Les contacts sont donc concrets et l’intérêt semble mutuel. « Les possibilités d’entrée et de sortie du territoire suisse sont très nombreuses dans notre région, par la montagne ou par le lac », ajoute Luc Fellay. Le défi pour Champéry comme pour les autres stations candidates ? Savoir attendre son tour. Président du comité d’organisation de la dernière étape champérolaine du Dauphiné en 2019, Patrice Michellod a une formue tout à lui. « Il faut préparer un dossier en 2010 pour éventuellement obtenir quelque chose en 2025… » Beaucoup de patience donc, et un savoir-faire à conserver. « On sait que certaines stations comme Verbier ont attendu 20 ans pour l’obtenir, le point essentiel c’est de garder les compétences et de démontrer la capacité à organiser de grands évènements », renchérit Patrice Michellod.
Forte concurrence « interne »
En Valais, la volonté d’accueillir le Tour de France est très présente. De Crans Montana à Verbier, en passant par Champex et Finhaut, les candidatures effectives ou potentielles sont nombreuses. Est-ce qu’avec ses contacts, Champéry possède une longueur d’avance ? Voici ce qu’en pense le président de la commune Luc Fellay. « Je n’ai pas le thermomètre ou le curseur pour savoir où se place Champéry par rapport aux autres. La concurrence est bonne, car elle nous permet d’avancer et si nous avons une carte à jouer, nous ne passerons pas à côté. » Et pour jouer sa carte, Champéry devra comme les autres stations valaisannes candidates compter sur plusieurs facteurs.
Une configuration du Tour de France qui permette une incursion en Suisse, un brin de chance et beaucoup de volonté. Le mot de la fin revient à Patrice Michellod, l’optimiste. À Champéry ou ailleurs, il voit bien la grande boucle passer en Valais tout prochainement. « Je pense que par rapport aux candidatures connues, c’est fort probable que dans les deux à cinq ans, une station soit heureuse », affirme celui qui œuvre aussi pour la sécurité des Mondiaux sur route Aigle-Martigny 2020.
Retrouvez les autres épisodes de notre série:
Le Tour de France à Crans-Montana
Le Tour de France à Verbier
Le Tour de France à Finhaut-Emosson
Le Tour de France à Champex-Lac?