Le premier laboratoire industriel du canton est né

Le Valais aura son premier laboratoire industriel. Un centre de recherche fruit d’une collaboration entre la Haute école valaisanne d’ingénierie et Constellium, le géant de l’aluminium présent à Sierre, Chippis et Steg. Le but de ce laboratoire est de regrouper des compétences, celles très pratiques de l’entreprise Constellium et celles plus scientifiques de l’école.

Les ingénieurs devront repenser la manière de fabriquer des produits en intégrant la digitalisation. "On pourrait imaginer des projets de Machine Learning, le développement de machines qui s’adaptent avec l’évolution du processus de fabrication, des machines qui ne sont pas figées", explique Christophe Bianchi, responsable de l’Institut des Systèmes industriels.

L’équipe, qui démarre sa mission cet automne déjà, occupera 5 à 10 personnes à terme durant 5 ans. Ce "Smart Process Lab" prendra place dans les locaux de l’école, à Sion, avec une antenne directement au cœur de l’entreprise, à Sierre, pour que les chercheurs soient au plus proche de la réalité du terrain. Avec ce partenariat, des étudiants seront amenés à réfléchir aux problématiques industrielles de Constellium. "On ne forme pas des étudiants pour en faire des chômeurs", explique, Gaëtan Cherix, directeur de la Haute école d’ingénierie. Ce lien fort avec la pratique favorisera leur employabilité, espère-t-il.

Constellium possède déjà trois centres de recherche en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Mais il s’agit de recherche fondamentale et non de recherche appliquée. Pour l’entreprise, ce laboratoire valaisan vient combler un manque et devrait augmenter la compétitivité de la firme. Il s'agit d'un partenariat indispensable dans un marché métallurgique très concurrentiel, explique Lionel Thomas, directeur de Constellium Valais. 

Le budget du Smart Process Lab est deux millions de francs, partagés entre la HES-SO Valais et Constellium. Le laboratoire cherchera aussi des financements de tiers pour grandir.