Le Polaris Festival fête ses 10 ans… au Châble
Le Polaris Festival fête sa 10ᵉ édition avec un tournant majeur : le départ de Verbier pour le Châble, faute de lieu adapté en station. Une délocalisation contrainte mais assumée, qui ouvre la voie à une scénographie plus ambitieuse, une expérience immersive renforcée et une refonte du concept.

Le Polaris Festival célèbre cette année sa dixième édition. Un anniversaire symbolique pour cet événement devenu incontournable dans le paysage des musiques électroniques en Valais. Mais au-delà de cette date ronde, l’édition 2025 marque surtout un tournant majeur : le festival quitte Verbier pour s’installer au Châble.
Après plusieurs déménagements au fil des années, du Mouton Noir au Carrefour, puis une tentative au centre de la station, le Polaris a dû se résoudre à redescendre dans la vallée pour assurer sa pérennité. Une décision dictée par des contraintes logistiques, techniques et sonores, mais qui, loin d’affaiblir l’événement, ouvre de nouvelles perspectives.
"Le principal est qu’il puisse encore être présent et qu’il ait continué à se développer", souligne Simon Wiget, directeur de l’Office de Tourisme de Verbier et partenaire du festival. Selon lui, cette relocalisation est avant tout un impératif qui a permis de conserver le Polaris, plutôt que de risquer de le voir disparaître.
Un ancrage au Châble, sans rupture avec Verbier
Si la partie principale se déroulera exclusivement au Châble, à l’Espace Saint-Marc, le lien avec Verbier n’est pas rompu pour autant. Des événements annexes, before et after, sont maintenus en station, et la liaison par télécabines, qui fonctionneront une partie de la nuit, permettra de conserver une continuité entre les deux pôles de la commune.
"Même si c’est un village différent, c’est la même destination, la même commune", rappelle Simon Wiget, qui voit dans cette configuration une opportunité de démontrer qu’un événement d’envergure peut aussi rayonner depuis le Châble, sans fragiliser Verbier.
Cette descente au Châble a permis d’imaginer un Polaris repensé, plus ambitieux sur le plan visuel et immersif. Exit la grande tente extérieure, place à une scénographie immersive, à des expériences sensorielles et à une production technique plus poussée.
"On a fait d’une sorte de crise une opportunité", explique Simon Wiget. L’utilisation de l’Espace Saint-Marc, une salle moderne et parfaitement équipée, libère des budgets autrefois absorbés par la location et le montage de structures temporaires. De quoi réinvestir dans l’expérience proposée au public et marquer ce 10e anniversaire par une montée en gamme assumée.
Pour Mirko Loko, organisateur du Polaris, ce nouveau cadre permettra "d’aller beaucoup plus loin dans les technologies, dans les sonographies et dans le son", tout en réduisant la dépendance aux conditions météorologiques, devenues de plus en plus imprévisibles.
Cette édition anniversaire s’accompagne également d’une refonte du format. Le festival proposera davantage d’événements satellites en station, avec des rendez-vous en journée, tandis que la programmation principale se concentrera entre 16h et 2h du matin à l’Espace Saint-Marc.
Un impact touristique et économique fort
Avec environ 6000 festivaliers attendus sur deux week-ends, le Polaris reste un levier majeur pour l’économie locale. Hôtellerie, restauration, vie nocturne : l’événement participe activement à l’animation de la station en début de saison et renforce le positionnement festif de Verbier sur la scène internationale.
"C’est un événement unique qui a un écho énorme au niveau mondial", souligne Simon Wiget, qui voit dans le Polaris un outil stratégique pour consolider l’image d’une destination à la fois sportive et festive.
Et si certains commerçants ont exprimé des inquiétudes face à cette délocalisation, Verbier Tourisme se veut rassurant : tout est mis en place pour inciter les festivaliers à remonter en station et à prolonger leur séjour dans la commune.
Drogue : prévention et responsabilité
La question de la consommation de stupéfiants est prise au sérieux par Verbier Tourisme, sans pour autant être associée spécifiquement à la musique électronique. "La drogue est présente dans tous les milieux", rappelle Simon Wiget, qui dénonce une stigmatisation récurrente de ce type d’événement.
Concrètement, la destination travaille en collaboration avec la police et les services spécialisés afin de renforcer la prévention et la présence sur le terrain, notamment lors des périodes de forte affluence. L’objectif est clair : rendre la consommation moins facile et limiter les trafics, tout en garantissant un cadre festif sécurisé et responsable.
