Le loup est-il victime d’empoisonnement à l'éponge en Valais ?
Les loups sont-ils empoisonnés en Valais ? Groupe Loup Suisse dénonce la mise en place de pièges dans certaines régions du canton. Le Service de la chasse surveille la situation de près.

Des pièges anti-loups auraient été mis en place en Valais, selon Groupe Loup Suisse. L’organisation l’indique dans un message publié sur les réseaux sociaux. Elle dit avoir été informée par «une source extrêmement fiable» de la présence de pièges dans certaines régions valaisannes. Le procédé consiste à imprégner des bouts d’éponge d’odeur de viande et de les déposer au sol. Dès que le prédateur avale ce bout d’éponge, ce dernier se gonfle au contact du liquide se trouvant dans son estomac et provoque une occlusion intestinale. L’animal meurt après une lente et douloureuse agonie. Groupe Loup Suisse évoque la présence de ces pièges à Verbier, Finhaut et dans l'Entremont. «Notre source a confirmé la présence d’éponges en nombre dans lesdites régions», explique Isabelle Germanier, responsable Romandie pour Groupe Loup Suisse. «La technique de l’éponge est bien plus efficace et plus discrète que le fusil», poursuit-elle.
Aucune éponge retrouvée par les autorités
Groupe Loup Suisse a transmis mercredi dernier un e-mail au Service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) pour lui faire part de ses inquiétudes. «J’ai toute confiance au service de la chasse pour mener l’enquête si besoin», précise Isabelle Germanier. Au SCPF, l’information a été reçue cinq sur cinq, réagit le chef du service, Nicolas Bourquin, qui se veut rassurant. «Jusqu’à présent, on a ni retrouvé d’éponges, ni eu d’annonces de particuliers, ni d’animaux retrouvés morts à cause de ce procédé». Nicolas Bourquin a toutefois transmis le message aux gardes-chasse. «Les gardes-chasses sont sur le terrain dans le cadre du monitoring contre les grands prédateurs. Je leur ai demandé d’être vigilent. Il n’y a pas de recherches actives dans les zones concernées», précise-t-il. Et Nicolas Bourquin d’ajouter qu’en cas de découvertes, des investigations seront menées conformément aux bases légales.
L’empoisonnement à l’aide d’éponges n’est pas une première. La pratique proviendrait d'Autriche, selon Nicolas Bourquin. Aucun cas n’a été recensé ces dernières années en Valais, selon lui. «Le dernier cas d’empoisonnement a été constaté à Fribourg avec la mort d’un louve en 2017. Le grand problème avec ces empoisonnements, c’est qu’on vise toute la chaîne alimentaire», explique Nicolas Bourquin. Isabelle Germanier du Groupe Loup Suisse abonde. «Ce procédé ne tue pas que le loup. Il peut tuer tous les animaux qui mangent de la viande ou qui mangent ce qui traîne au sol.»