Le diocèse de Sion mise sur les laïcs pour pallier le manque de prêtres
Une expérience novatrice dans la région de Sion pour répondre à la diminution du nombre de prêtres. Des "couples répondants pastoraux" ont été nommés pour assurer une présence dans les paroisses de Bramois, Salins et les Agettes.

Le diocèse de Sion veut impliquer davantage les laïcs, face à la diminution du nombre de prêtres. Il mène depuis un an une expérience pilote dans plusieurs paroisses de la région de Sion.
Il faut dire que les cartes ont été rebattues l'an dernier, avec le départ à la retraite du curé de la cathédrale. Le décanat de Sion se retrouve depuis amputé d'un poste. La responsabilité des paroisses de Bramois, Salins et des Agettes a été répartie entre les différents curés du décanat de Sion; les villages n'ont cependant plus de prêtre résidant.
Pour assurer une présence au quotidien, deux "couples répondants pastoraux" ont été nommés : Valérie et Jean-François Maillard sont responsables des paroisses du coteau - Salins et les Agettes - tandis que Bénédicte et Tancrède Arguillère sont en charge de Bramois.
Plus de responsabilités pour les laïcs
"Nous sommes dans un contexte où il y a moins de prêtres et il y en aura encore moins à l'avenir", explique le vicaire général du diocèse de Sion Pierre-Yves Maillard. "Nous sommes donc appelés à réorganiser notre pastorale en donnant plus d'importance et de responsabilités aux laïcs".
Il rappelle qu'il s'agit là d'un objectif définir par le pape François.
L'interview de Pierre-Yves Maillard:
Des laïcs heureux d'être plus investis dans la paroisse
A Bramois, Bénédicte et Tancrède Arguillère assurent avoir ressenti dès le départ beaucoup d'enthousiasme face à ce projet. "On avait envie de pouvoir s'investir, de transmettre aussi ce qu'on a reçu", explique Tancrède Arguillère. Le couple estime que le bilan est positif. "Ca a été une année très riche, pleine de challenges aussi".
Pour Bénédicte et Tancrède, il a fallu faire comprendre ce nouveau fonctionnement aux paroissiens. Ils ont travaillé pour que la communauté "n'ait pas le sentiment d'avoir trop perdu, malgré la présence moins importante du prêtre dans la paroisse". "Tout le monde a fait des efforts et on a été très bien accueilli et très bien entouré".
Des tâches différentes de celles des prêtres
Pierre-Yves Maillard assure que l'ambition n'est pas de faire de ces couples de laïcs des "curés au rabais". "C'est une autre manière d'être, dans la communauté, le visage de l'Eglise, la personne qui peut accueillir, écouter et organiser la vie de la paroisse", souligne-t-il.
Le vicaire général du diocèse de Sion se dit très favorable à cette initiative. Et les premiers retours sont positifs, relaie-t-il. "Il y a inévitablement des questions, quelques craintes et quelques inquiétudes. Ce que nous remarquons sur la base de ces premiers mois, c'est que le bilan est tout à fait positif. Les échos sont bons" face à ces projets novateurs.
Un dispositif qui pourrait s'étendre en Valais
Dans ces conditions, l'expérience sédunoise intéresse ailleurs dans le canton. Il faut dire qu'il y a déjà des réalités assez proches de ce qui a été introduit à Bramois, Salins et aux Agettes, explique encore Pierre-Yves Maillard.
Mais "il n'y a pas aujourd'hui d'autres lieux où cela soit aussi formalisé. Cela va sans doute venir. Je pense que l'on est au début d'un processus qui pourra inspirer d'autres lieux".