Le complexe thermal "Aquamust" sur le Haut-Plateau n'est pas enterré
26 ans que l'on parle, sur le Haut-Plateau, d'un centre thermal assorti d'un hôtel, de résidences et de chalets avec le projet Aquamust.
26 ans que l'on parle, sur le Haut-Plateau, d'un centre thermal assorti d'un hôtel, de résidences et de chalets avec le projet Aquamust. Depuis quelques jours, des machines de chantier creusent la parcelle. Sur les motifs de ces mouvements, les avis divergent : écarté du projet immobilier, le bureau Bakker et Blanc à Lausanne, vainqueur en 2006 déjà du concours d'architecture, considère que pour maintenir son autorisation, le promoteur doit couler une dalle sur place avant l'échéance du 31 décembre. L'avis n'est pas partagé par Nicolas Féraud le président de Randogne : "C'est la continuation d'un projet d'ensemble dont l'autorisation de construire est en force et dont un élément a déjà reçu un permis d'habiter".
Un enchaînement d'obstacles à toutes les étapes
Depuis son achat de quelque 32 mille m2 sur Randogne en 1989, l’avocat et économiste Georges Philippe s’est heurté à bon nombre d'écueils pour son projet, malgré une première autorisation de construire délivrée en 1993. Entre temps, des bisbilles entre promoteurs mais aussi des tensions avec un autre projet thermal - Aqualoisirs prévu à la Moubra et porté par les communes du Haut-Plateau - ont sérieusement freiné les ambitions initiales. Outre le complexe thermal et toutes les parties immobilières et hôtelières, celles-ci prévoyaient un ensemble à 140 millions de francs, complété par un parking souterrain mais aussi une conduite d'amenée d'eau chaude depuis le Rawyl, pour laquelle Aquamust SA est déjà titulaire d'une autorisation d'exploitation et à laquelle s'ajoute un projet de forages profonds pour s'assurer l'eau chaude.
Des changements importants sur la conduite du projet
Entre temps, le profil des porteurs du projet, s'est sensiblement modifié.
Nonagénaire, Georges Philippe n'est plus vraiment aux commandes de sa société à l'origine du projet "Orconsult SA", à Zurich où il ne figure plus comme membre du conseil d'administration. Le bureau lausannois Bakker et Blanc confirme qu'il n'est plus en lice pour la construction du complexe immobilier. Et "nous ne savons pas si nous sommes toujours en lice pour le centre thermal", nous a précisé Alexandre Blanc.
Jusqu'à l'automne passé, l'administrateur délégué Christian Fracheboud vient de rendre son tablier, confirme t'il, "sans ajouter de commentaires en vertu de mon devoir de réserve". Tous deux figurent toutefois encore au Conseil d'Administration et à la direction de la Compagnie des Eaux thermales de Crans-Montana, Aquamust SA.
Mais c'est désormais le promoteur Ferenc Till, d'Altitude Immobilier à CransMontana qui est l'interlocuteur de la commune de Randogne pour tous les travaux, sur mandat octroyé par trois anciens partenaires de Georges Philippe, l'une d'entre elles siégeant dans le conseil d'administration de Orconsult SA, les deux autres assumant la co-direction de la société.
Une réorientation du projet par une nouvelle offre aux communes
Ces changements sont vraisemblablement à l'origine de la nouvelle voie qu'emprunte le projet, notamment en raison d'un financement qui n'a pas encore officiellement abouti ou qui n'a pas été dévoilé. Sollicitée pour intervenir à fonds perdu à hauteur de 15 millions de francs, l'ACCM, l'association des communes du Haut-Plateau a renoncé en novembre 2014 déjà, à organiser une votation sur cette variante désormais caduque puisque une autre version vient d'être proposée. "Nous avons accusé réception de cette proposition d'achat par les communes du centre thermal dans une version clé en main. Mais nous n'avons pas encore analysé ce dossier", explique Stéphane Pont, président de l'ACCM.
En l'état et pour ce qui concerne le centre thermal et wellness, la balle est donc dans le camp des communes.