Le coeur au centre depuis 20 ans : un événement à l'hôpital du Valais
20 ans que le Valais dispose d'un service de chirurgie cardiaque.

20 ans que le Valais dispose d'un service de chirurgie cardiaque. L'occasion pour l'Hôpital du Valais de mettre ce soir en lumière cette discipline hautement technique qui par sa nature, éveille les espoirs les plus fous mais aussi les angoisses les plus profondes. Un passage à caractère émotionnel qui tranche avec la nécessaire distance que l'acte chirurgical impose au chirurgien. "Le temps de l'opération, il est mieux d'avoir un chirurgien qui même en situation de crise ou de complication, qui est froid et qui réagi bien techniquement à un problème que d'avoir quelqu'un de plus émotionnel qui probablement pourrait ne plus assumer certaines situations de crises", estime le Dr Enrico Ferrari, chef du service de chirurgie cardiaque au CHCVS à Sion.
Le cœur, organe vital par nature
De part et d'autre du scalpel, le rapport au cœur est évidemment à des années-lumières. Pour le chirurgien, certaines interventions font partie de la routine. Rarement, voire jamais pour le patient. Marius Robyr l'a vécu en novembre passé. Avec la perspective d'une arthroscopie du genou, l'ancien commandant de la PDG se rend chez son médecin de famille qui lors de l'auscultation, relève un "petit problème au cœur" pour lequel il faut consulter le cardiologue. Le diagnostic tombe très vite, il est grave : sténose aortique asymptomatique. "Sur le moment on n'y croit pas, on ne sait pas ce qui nous arrive … et le week-end avant l'opération a été peut-être le plus pénible de tout. J'avais un peu peur de me dire, voilà, la mort subite peut t'arriver d'un moment à l'autre", témoigne Marius Robyr. La suite, c'est la salle d'opération. "Tout a été remarquable, du début à la fin, avec une expérience extraordinaire du point de vue contact humain. C'est pour cela que je témoigne, c'est pour leur dire merci. Et quand je vois tout le travail des médecins, des infirmiers et infirmières et de tout le personnel de soins à chaque étape, j'ai un respect et une admiration sans borne", conclut Marius Robyr.
Les perspectives de la chirurgie cardiaque
Au début, la chirurgie cardiaque était rudimentaire. "On n'opérait pas par exemple les patients de plus de 65 ans, même pour un jour" expliquait à l'heure de son départ (avril 2012), le Dr Frank Stumpe, ancien chef du service de chirurgie cardiaque (interview ci-dessous). De la cardioplégie (technique médicale destinée à provoquer un arrêt de l'activité du muscle cardiaque afin de protéger le cœur au cours d'interventions chirurgicales cardiaques ou thoraciques, selon Larousse) à la "mini invasive", qui permet d'opérer par petites incisions, la chirurgie, et d'autant plus la chirurgie cardiaque, n'a cessé de s'améliorer. Et ce n'est pas fini, ajoute le Dr Enrico Ferrari : depuis 2008, avec les valves "transcathéter" (ndlr : introduites par un tube de type aiguille creuse), les professionnels découvrent sans cesse de nouvelles possibilités. "Et toutes ces nouvelles technologies visent toutes la même chose : l'amélioration de la prise en charge du patient et de son bien-être conclut Enrico Ferrari.
