Le changement climatique et la sécheresse transforme radicalement le visage de nos forêts
La sécheresse et le changement climatique va totalement changer le visage de nos forêts. Le Valais accueille en ce moment l’assemblée générale de la société forestière suisse. L’occasion de parler du sort et de l’évolution de nos forêts de protection.
La sécheresse actuelle pèse sur l’avenir de nos forêts de protection. Sur fonds de manque d’eau et de soleil persistant, le Valais accueille en ce moment l’assemblée générale de la société forestière suisse.
Risque de bostryche en 2023
Si les professionnels forestiers, venus de toute la Suisse se montrent plutôt inquiets, c’est d’autant plus le cas en Valais, où 87% des forêts valaisannes ont une fonction de protection. On le voit dans le paysage, en plein stress hydrique, de nombreux arbres perdent déjà leurs feuilles avec 2 mois d’avance. Alors quelles conséquences pour la sécurité? "Pour l'instant, aucune", rassure Jean-Christophe Clivaz, chef de l’office valaisan des forêts de la nature et du paysage, qui précise que l'impact d'un épisode de sécheresse se fait généralement attendre un ou deux ans. "ça ne présage rien de bon pour le bostryche, qui pourrait d'autant plus se développer à l'automne 2023."
Rajeunir la forêt
Le manque d'eau actuel est situation contre laquelle on ne peut rien faire sur le court terme reconnait Jean-Christophe Clivaz. "Sur le long terme, en revanche, on s'active pour rajeunir la population d'arbres et diversifier les espèces, pour offrir une meilleure résistance à la forêt." 20 millions sont investis chaque année dans ces travaux forestiers, permettant d'entretenir et traiter 2'000 hectares. Une enveloppe suffisante pour le moment, estime Jean-Christophe Clivaz.
Entre la main de l'homme et celle du climat, le visage de la forêt se transforme radicalement, de décennie en décennie. "Il y a déjà eu de grands changements depuis les années 90", observe le chef de l'office cantonal des forêts. Les variétés d'arbres se sont multipliées sur le territoire et certaines espèces migrent vers les hauteurs. "Heureusement, le dénivelé de nos alpes est confortable", note Jean-Christophe Clivaz, prenant à témoins d'autres cantons comme les Préalpes ou le Plateau suisse.
Constructions et filets
Le rajeunissement de la forêt suit donc son cours, mais si les maladies se développent plus rapidement que la pousse des jeunes arbres, y a-t-il d'autres solutions ? "Il arrive que des zones deviennent plus fragiles", explique Jean-Christophe Clivaz. "Dans ce genre de cas, on peut renforcer le terrain avec des structures en bois ou des filets temporaires, qui aide la forêt à reprendre son rôle de paravalanche."
Le chef de l'office cantonal des forêts admet d'ailleurs que ces constructions pourraient se multiplier ces prochaines années, suivant l'impact de la sécheresse actuelle.