Le carnaval d'Evolène envisage une candidature à l'UNESCO
Le carnaval d'Evolène vise haut. Il souhaite inscrire sa manifestation à la liste des traditions vivantes du canton du Valais et à…l'UNESCO. Il constitue en ce moment même un véritable dossier d'archives.
Le carnaval d'Evolène cherche une reconnaissance officielle. Il a récemment entrepris des démarches pour faire reconnaître le défilé des fameuses peluches et empaillés comme une tradition vivante du canton du Valais. "L'idée a commencé à germer il y a déjà quelques années", raconte Kylian Maître, le président de l'association du carnaval d'Evolène. "La liste des traditions vivantes du canton du Valais semble atteignable pour une tradition vivante comme la nôtre", argumente-t-il.
Pour obtenir une reconnaissance cantonale, le carnaval d'Evolène doit réunir un dossier d'archives pour expliquer l'origine de la tradition, sa transmission d'une génération à l'autre, sa pratique actuelle ou encore sa légende. Des photos, des vidéos, des articles de presse, des références et des récits historiques sont en train d'être récoltés auprès des aînés du village. "On est toujours intéressé par des documents, des photos ou des archives qui traîneraient dans un grenier ou un galetas", sourit Kilian Maître.
L'association constitue aussi ses propres archives. Elle a acquis du matériel pour enregistrer des entretiens avec les aînés du village. "On prend le temps vingtaine d'enregistrer ce que les plus anciens ont à nous dire sur cette belle tradition", explique le président du carnaval d'Evolène. Une vingtaine d'entretiens a déjà été réalisée.
L'UNESCO, vraiment ?
Le carnaval d'Evolène est déjà membre du Conseil international des organisations de festivals de folklore et d'arts traditionnels (CIOFF). Dans une lettre adressée récemment aux amis du carnaval d'Evolène, l'association éponyme évoque l'idée de postuler pour l'UNESCO. "L'UNESCO serait le Graal", se met à rêver Kylian Maître. "L'UNESCO nous permettrait d'être reconnu internationalement", ajoute-t-il.
Kylian Maître reconnait toutefois qu'une inscription à l'organe onusien pourrait être à double tranchant. "On est déjà content de l'affluence du carnaval. Est-ce que l'UNESCO serait le pas de trop dans la préservation de notre authenticité", se questionne-t-il. D'autant que le carnaval d'Evolène n'a jamais eu besoin des reconnaissances officielles pour asseoir son succès. "On ne s'est jamais senti obligé de perpétuer cette tradition. On le fait par plaisir", assure Kylian Maître. "Il faudra voir si au niveau culturel, ça apporte quelque chose de s'intégrer à l'UNESCO", réfléchit-il.
Une reconnaissance pour la postérité
Si le carnaval d'Evolène cherche une reconnaissance, ce n'est en tout cas pas pour la gloire, mais plutôt pour témoigner de la richesse de son patrimoine. Il le fait aussi pour les générations futures. "On craint que les prochains ne puissent pas perpétuer cette tradition", s'inquiète Kylian Maître. "On aimerait leur laisser la chance de pouvoir vivre cette tradition, de décider de ce qu'ils veulent faire de cette tradition", espère le président du carnaval.
Le carnaval d'Evolène s'étend du 6 janvier au Mardi gras. Il a lieu principalement dans les bistrots évolénards. Si la manifestation peut encore compter sur le soutien de la population, des autorités et des commerçants, les récents changements de propriétaires de la place inquiètent. "Est-ce que les nouveaux propriétaires de la rue Centrale ont la même sensibilité que nous par rapport à cette tradition ? Est-ce qu'une cohabitation pendant près de deux mois avec des personnages masqués va continuer à leur plaire ? On se pose la question", s'interroge Kylian Maître.
Comment aider le carnaval d'Evolène ?
Le carnaval d'Evolène recherche donc pour ses archives des photos, vidéos, articles de presse et récits historiques. Ils peuvent être envoyés par courriel : info@carnaval-evolene.ch. "En résumé, chacun peut aider à son niveau le carnaval d'Evolène à traverser les générations et les siècles", conclut Kylian Maître.