Le bulletin d'avalanches du SFL fête ses 75 ans

C'était il y a exactement 75 ans jour pour jour. Le 21 décembre 1945, l'institut pour l'étude de la neige et des avalanches SLF émettait son tout premier bulletin d'avalanches.

Ce n'était pas la première fois que les Suisses tentaient d'assurer la sécurité des utilisateurs de la montagne. Dans les années 30 déjà, la fédération suisse de ski s'est mise à émettre des bulletins le week-end pour les amateurs de sport d'hiver. Puis, pendant la guerre, l'intérêt stratégique des Alpes a renforcé l'importance de la recherche sur les avalanches.

Une cinquantaine d'observateurs en Valais

Mais dès les années 50, le SLF systématise la récolte de données. Il met sur pied un réseau d'une vingtaine d'observateurs civils sur toutes les Alpes suisses. Ils sont 200 aujourd'hui, dont une cinquantaine pour le seul Valais.
Parallèlement, des stations automatiques sont installées qui transmettent des informations sur les précipitations mais aussi le vent, la température ou les hauteurs de neige.

Au fil du temps, les bulletins d'avalanches sont devenus plus précis. Et plus nombreux : hebdomadaires au début, ils sont passé à 2 à 3 par semaine à la fin des années 90. Il y en a deux par jour aujourd'hui.

Sécurité dans les Alpes améliorée

Pour Pierre Huguenin, responsable de l'antenne de Sion du SLF, c'est « une des pièces qui fait qu'il y a moins d'accidents de montagne, malgré l'augmentation de la fréquentation, qui est énorme » depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Il se réjouit de voir que le bulletin est devenu si incontournable que certaines communes ou entreprises ont prévu des mesures particulières s'il signale un passage en degré 4 par exemple.

Selon lui, le facteur humain ne va jamais vraiment disparaître de ces observations et prévisions, même si l'utilisation de l'intelligence artificielle pourrait aider au tri et au classement des données.

Il souhaite également voir l'accès à ces bulletins d'avalanches s'améliorer pour les visiteurs venus de l'étranger.
« Quand on a des degrés 4 et qu'il y a des gens qui vont faire de la pente raide dans ces conditions, c'est très surprenant  », souligne le responsable sédunois. « On ne touche pas ces catégories visiblement et c'est regrettable », déplore-t-il.