Le bracelet de fertilité ? « Une arnaque »
Une entreprise basée à Zürich et à San Francisco a lancé un bracelet connecté de fertilité sur le marché il y a deux ans.
Une entreprise basée à Zürich et à San Francisco a lancé un bracelet connecté de fertilité sur le marché il y a deux ans. Elle certifie aujourd’hui que plus de 10'000 grossesses et 1'000 naissances ont eu lieu grâce à cette méthode.
« Il est tout simplement impossible d’affirmer cela », réagit le Docteur Nicolas Schneider, chef du Service de gynécologie et obstétrique à l’Hôpital de Sion.
Selon lui, cette société « tente de nous faire croire que les résultats sont extraordinaires ». Or, ce n’est pas le cas, il y a même un « côté arnaque ».
« En proposant ce type de bracelet, on profite de la détresse de certaines femmes qui éprouvent des difficultés à tomber enceintes », relève le Docteur Schneider. Il estime même qu’on se trouve dans le domaine du « gadget ». Un gadget à 250 francs qui peut séduire. Mais Nicolas Schneider insiste : « oui, c’est moins cher qu’une fécondation in vitro, mais on profite de la crédulité des gens pour leur faire penser qu’on peut concevoir des enfants grâce à ce bracelet ».
Ce détecteur de cycles de fertilité recueille des données liées à neuf paramètres physiologiques différents, comme la température et la fréquence cardiaque. Les données sont ensuite transmises sur un téléphone portable.
Le Docteur Schneider se montre là aussi sceptique : « Imaginez le manque de glamour pour le couple ! Avoir tout le temps les yeux rivés sur son smartphone peut aussi créer un blocage psychologique qui empêche la conception ».
Pour Nicolas Schneider, le facteur stress entre également en jeu. Avec ces neufs paramètres, les femmes peuvent se poser beaucoup de questions.
Cette société souhaite désormais développer un dispositif de contraception non hormonal basé sur la même méthode. « C’est dangereux », avertit le Docteur Schneider. « On aurait un taux de grossesses non désirées qui oscillerait entre 5 et 7%, alors qu’avec une pilule ou un stérilet, on est en dessous de 1% », conclut-il.