Le boom des brasseries se poursuit, en Suisse comme en Valais. Mais le marché est loin d'être saturé
Le boom des brasseries artisanales se poursuit.
Le boom des brasseries artisanales se poursuit. Si bien que tous les deux jours, une nouvelle entreprise brassicole s’ajoute au registre fédéral. Et pourtant, le marché suisse ne semble pas encore saturé. Rien qu'en Valais le nombre de micro-brasseries est passé de 10 à 40 en 6 ans, et la liste promet de grandir encore d'ici l'an prochain.
Parmi les nouveaux venus, Hoppy People, créée à Sierre en 2016. Arriver sur le marché en plein boom ne les a pas perturbés dans leur croissance. "on tablait sur un aggrandissemen de la brasserie entre 2019 et 2020 et ça s'est passé beaucoup plus rapidement que prévu... après six mois", raconte David Bonjour, co-fondateur de la brasserie. Selon le Sierrois, ce qui a fait mouche auprès du consommateur, ce sont sans doute le design des bouteilles, noires, sérigrafiées, habillées de fluo. Les brasseurs ont également tablé sur des recettes assez prisées, comme les indian pale ale.
Les brasseries se multiplient mais le pays ne produit pas plus de bière qu'avant. La quantité annuelle stagne depuis vingt ans, entre 360 et 340 millions de litres. En réalité, la production se fragmente. Fin juillet, le registre fédéral affichait près de 1200 brasseries inscrites. Quatre fois plus qu’en 2010 et huit fois plus qu’en 2005. A Crans-Montana, la brasserie de la Marmotte s'active depuis douze ans. Yves Klingler, son fondateur, n'a pas senti d'impact sur son chiffre d'affaires au moment du boom. Pour lui, le secret, c'est de respecter certaines règles territoriales. "Je ne vais pas à Sierre ou à Martigny parce qu'il y a déjà d'autres brasseries, et je sens que les autres jouent bien le jeu aussi. C'est comme ça que ça marche et qu'on pourra tous survivre sur le marché."
Toujours de la place pour les nouveaux venus mais pour faire rouler son affaire, la qualité doit suivre le marketing, face à une clientèle de plus en plus exigeante. Cyril Hubert est biérologue de profession et sommelier de la bière. "Il n'y a que les bons brasseurs qui restent. Si les brasseurs continuent à privilégier la qualité, le nombre de brasserie pourrait continuer à exploser. Mais un jour ou l'autre, la sélection naturelle se fera toute seule. Faire de la bonne bière tout le temps n'est pas donné à tout le monde. Il faut pouvoir rester rigoureux sur la continuité...ceux que tous les brasseurs ne font pas."