Le Binntal sera le décor d’un film dramatique sur la sororité, Dieu et le désir
La sororité, le désir et la spiritualité, ce sont les thèmes abordés dans « Foudre », le premier long métrage de Carmen Jaquier. Cette Genevoise aux origines valaisannes vient de finir le tournage de ce film dramatique. Elle nous parle de son arrière-grand-mère de Venthône, du rapport des Valaisannes et Valaisans à leur histoire et du territoire.
C’est l’histoire d'un sentiment de désir qui mène une jeune femme jusqu’à Dieu.
« Foudre », c’est le nom du film. Le tournage vient de se terminer en Valais, dans le Binntal. Il raconte comment Elisabeth, 17 ans, doit revenir du couvent en cet été de l’année 1900 après la mort de sa sœur. Une mort un peu mystérieuse. Là, la jeune femme rencontre trois garçons avec qui elle lie des liens forts, d’amitié, mais pas seulement. Avec eux, elle poursuit le fantôme de sa sœur.
"Mon arrière-grand-mère de Venthône est à l'origine du projet"
La jeune Genevoise aux origines valaisannes, Carmen Jaquier, raconte que ce drame est né, grâce à des cahiers de son arrière-grand-mère. Des écrits que l’on comprend très intimes. L’un d’eux décrivait le quotidien et l’enfance de cette femme de Venthône dans les années 1900. Les autres étaient noircis de prières. "Ces mots destinés au Seigneur étaient très simples, mais empreints d’une forme d’érotisme", selon Carmen Jaquier. Cela l’a poussé à comprendre ce lien entre désir et spiritualité.
L'amour que les Valaisannes et Valaisans portent à leur territoire
Pour écrire ce scénario, Carmen Jaquier s'est également documentée sur la vie et le quotidien des femmes de cette époque – son arrière-grand-mère est née en 1892 – au travers du travail de l'association valaisanne Via Mulieris. L'historienne Marie-France Vouilloz Burnier a également relu le scenario. Un travail de recherche poussé, même s'il ne s'agit pas d'un film «documentaire» au sens scientifique du terme.
«La matière est riche, se réjouit Carmen Jaquier. Dans ce canton, j'ai vraiment découvert des gens qui sont à la recherche de leur histoire et font en sorte que l'on puisse remonter les traces du passer. J'ai l'impression que c'est un peu une particularité des Valaisannes et des Valaisans, liée aussi à l'amour qu'ils portent à leur territoire.»
Un territoire à découvrir
Un territoire qu’elle exploite donc à fond dans cette vallée du Binn, où elle retrouve les paysages, la nature et le calme qui sert de décor à son film d’un autre temps. Quelques scènes ont également été tournées dans le château de Stockalper à Brigue. «Ayant des origines valaisannes, je suis attirée par ce canton que je ne connais pas, ou plutôt que je connais peu, explique la réalisatrice genevoise. J'avais déjà fait un court métrage dans les bois de Finges. "Foudre" m'a permis d'aller un peu plus loin.»
Le film devrait sortir dans le courant 2021.