La Ville de Sion réfléchit à son eau potable
Consciente de l'importance de l'eau potable, la Ville de Sion s'est dotée d'un plan directeur visant à anticiper les besoins futurs et planifier les travaux nécessaires liés à cette ressource. Un des points majeurs consistera à analyser la pérennité de ses sources.

"Les sources et les puits sont vulnérables au changement climatique, à l'industrialisation et à l'urbanisation croissante", indique lundi devant la presse Raphael Marclay, conseiller municipal en charge des travaux publics et de l'environnement. Il est donc important de connaître l'origine de l'eau et d'évaluer sa sensibilité à ces trois changements, complète Romain Sonney, expert en hydrogéologie au Centre de recherche sur l'environnement alpin (CREALP), qui a collaboré à l'élaboration de cette stratégie.
Depuis une dizaine d'années déjà, Sion, qui distribue 5,3 millions de m3 d'eau annuellement, a diversifié ses sources de manière à pouvoir faire face à d'éventuels problèmes de pollution ou de pénurie. Actuellement, la capitale valaisanne est alimentée à 80% par de l'eau de source et le 20% restant est puisé dans la nappe phréatique.
Quels risques, et où?
Le plan présenté lundi veut désormais aussi analyser la pérennité des sources. En clair, connaître de manière exacte l'impact des changements qui peuvent être anticipés sur chacune d'entre elles.
"A moyen terme, il n'y a pas de risque de pénurie pour la nappe phréatique de la plaine du Rhône. En revanche, le risque de pollution chimique est plus marqué", explique par exemple Romain Sonney.
De leur côté, les eaux souterraines des rives droite et gauche sont plus sujettes à une pénurie, ont peu de risques de présenter une pollution chimique, mais peuvent souffrir d'une pollution bactériologique, relève aussi le scientifique.
Aucun calendrier
Un suivi scientifique de la vulnérabilité de ces sources à long terme permettra de déterminer où les investissements doivent être faits pour que ceux-ci soient durables et "garantissent un approvisionnement sur le long terme d'une eau de qualité", souligne OIKEN, l'entreprise qui gère le réseau sédunois et troisième acteur de ce plan directeur.
La question d'une mutualisation des ressources entre plusieurs communes est également en cours de discussions. La garantie d'un approvisionnement durable passera aussi par la modernisation des canalisations - 230 km dans la capitale valaisanne. L'eau est une valeur dans laquelle il faut consentir à investir, estiment les trois partenaires qui n'avancent pas de calendrier précis pour la mise en oeuvre de leur stratégie.
