La vidéo d'un chevreuil qui se laisse arroser fait le buzz. Mais la faune souffre-t-elle du chaud?
C’est une vidéo qui a été visionnée et partagée des dizaines de milliers de fois sur Facebook, et qui a suscité beaucoup de commentaires.
C’est une vidéo qui a été visionnée et partagée des dizaines de milliers de fois sur Facebook, et qui a suscité beaucoup de commentaires. On y voit un brocard, un jeune chevreuil mâle, au milieu d’un terrain de football. L’auteur de la vidéo tournée dans la région de Baltschieder, dans le Haut-Valais, s’approche de lui avec un jet d’eau et l’arrose abondamment pendant plusieurs minutes. L’animal se laisse faire, sans broncher, alors que l’homme n’est à quelques mètres de lui.
Que faut-il en déduire ? La faune sauvage souffre-t-elle de la canicule ? "Cet animal a un comportement tout à fait anormal, il se laisse approcher et arroser sans fuir", analyse le biologiste Yvon Crettenand, du Service cantonal de la chasse, de la pêche et de la faune. Il explique que c’est la période du rut du chevreuil et qu’il est possible que cet animal moins expérimenté ait abusé de ses forces en cette période caniculaire et qu’il soit donc victime d’un coup de chaleur.
Mais le biologiste précise que ce comportement étrange peut aussi être lié à une maladie ou à un choc à la suite d’une collision avec une voiture par exemple puisque la bête se trouve dans une zone urbanisée.
D’une manière générale, la faune sauvage sait s’adapter à la canicule. Ses activités sont décalées aux périodes crépusculaires, plus fraîches. "Les chamois se cachent à l’abri des rochers, les cerfs sont dans des zones humides, dans les pentes nord", détaille Yvon Crettenand. Aussi, les animaux ne manquent pas d’eau, les torrents et ruisseaux en altitude sont bien alimentés, et ils s’y tiennent à proximité. Quant à la nourriture, elle est abondante.
Le biologiste est même plutôt optimiste. "Les années de canicule, comme en 2003, la faune est très bien préservée, avec des jeunes animaux très sains et peu de mortalité", constate Yvon Crettenand.
S’agissant des poissons, contrairement au canton de Vaud et à plusieurs cantons de Suisse Centrale, le Valais ne recourt pas à des pêches de sauvetage. La fonte des neiges et des glaciers assure en effet une eau fraîche et suffisamment abondante pour que les truites ne risquent pas l’asphyxie.