La SPA-Valais sollicitée pour des situations toujours plus difficiles comme avec 7 huskies d'un coup

Depuis à peine plus de 10 jours, le refuge d’Ardon ne sait plus où donner de la tête. Tour à tour, trois bouviers (un Bernois et un Français puis un bouvier de l’Entlebuch), un bouledogue français, un berger allemand, un Jack Russel et sept chats ont été acheminés, pour la plupart, sur demande de la police, via des ordres de séquestres, vers la Société protectrice des animaux Valais, souligne sa présidente Biliana Perruchoud.

Mais la palme, c’est mercredi dernier, le 9 août, qu’elle est survenue. Sur appel de la police intercommunale des Dents-du-Midi et en collaboration avec le vétérinaire cantonal, une collaboratrice de la SPA-Valais s’est déplacée sur les hauts de Morgins pour embarquer sept chiens de type husky dont une femelle portante, retrouvés attachés à des arbres, sans nourriture et sans eau.

La dénonciation de leur propriétaire a immédiatement été faite, la situation contrevenant à des multiples articles des ordonnances et de la loi sur la protection des animaux. L’affaire est toujours en cours alors qu’entre-temps, la chienne portante a donné naissance à sept chiots pris en charge par une collaboratrice de la SPA-Valais.

Dans tous les cas, lors de l’accueil, c’est tout un ensemble de démarches et de traitements qu’il faut assurer, en plus de l’adaptation au chien recueilli, parfois dans des conditions extrêmes.

Aussi rare qu’il soit, ce cas illustre également un autre phénomène que constate la SPA-Valais. De plus en plus, des chiens doivent être récupérés dans des conditions de souffrance sociale ou médicale de leur maître ou maîtresse.
L’accueil de nombreux compagnons à quatre pattes résulte très souvent des parcours de vies chaotiques de leur propriétaire.

Les races interdites, une difficulté supplémentaire

Cerise sur le gâteau si l'on peut dire, dimanche 12 août, c’est un american staffordshire terrier, race interdite en Valais, qu’il a fallu aller chercher, avec moult précautions, là aussi sur demande de la police.
Le dimanche 12 août, il a rejoint quatre autres chiens interdits en Valais avec la nécessité de les tenir à l’écart, dans des conditions particulières, constate Anaïs, gardienne d’animaux au refuge d’Ardon.

Biggy, c’est son nom, est isolé dans un box au nord-est du refuge. Hors de ses habitudes, loin de son maître, il ne se laisse guère approcher.

Un rôle d’utilité publique reconnu mais des moyens à chercher en permanence

Les propriétaires de chiens ou de chats sont toujours plus nombreux en Valais. Les animaux de compagnie sont recherchés mais parfois, la relation ne se crée pas comme le souhaitent les nouveaux propriétaires, constate Biliana Perruchoud.
C’est là que la Spa-Valais intervient le plus souvent. Parfois à la demande de famlles, le plus souvent su appel des forces de l’ordre et/ ou du vétérinaire cantonal.
La conséquence est limpide : plus de demandes réclament plus de moyens car les frais sont proportionnels aux accueils. "Les besoins sont avérés et la structure actuelle est obsolète…c’est la raison pour laquelle nous avons mis sur les rails le projet de nouveau refuge à Uvrier", rappelle Biliana Perruchoud.
Mais ça ne règle pas le problème du financement, poursuit la présidente de la SPA-Valais, qui voit pourtant une solution déjà souvent discutée avec les communes, avec des succès variables.

Une part de la taxe des médailles pourrait contribuer à boucler le financement du futur nouveau refuge d’Uvrier, devenu urgent au vu des besoins croissants, souligne Biliana Perruchoud. Elle permettrait aussi à plus long terme de garantir les prestations de la SPA en Valais.