La réforme de l'orthographe oppose deux Valaisans
Deux Valaisans s'opposent sur la réforme de l'orthographe. Le député genevois d'origine sédunoise, Jean Romain, a lancé une pétition la semaine dernière. De son côté, Jean-François Lovey, qui a présidé le groupe de travail chargé de la nouvelle orthographe, la défend.

Nénuphar sans le p-h mais avec un f, oignon sans le i et la disparition de nombreux accents circonflexes : la réforme de l'orthographe voulue par la Conférence intercantonale de l'instruction publique de Suisse romande et du Tessin crée toujours des remous. Depuis une semaine, une pétition en ligne a déjà récolté près de 3'500 signatures. La fronde est notamment menée par le député genevois Jean Romain. Le Sédunois d'origine demande purement et simplement l'abolition de la réforme. Président du groupe de travail qui a mené cette nouvelle orthographe, Jean-François Lovey, l'assure : cette réforme est nécessaire. "Cette rectification s'inscrit dans le cadre de la volonté d'éditer de nouveaux moyens d'enseignement pour la rentrée scolaire 2023", précise Jean-François Lovey.
"Ça fait 30 ans qu'on tolère cette écriture rectifiée."
Jean-François Lovey, président du groupe de travail qui a mené cette nouvelle orthographe
La nouvelle réforme de l'orthographe devrait entrer en vigueur dans les écoles de Suisse romande et du Tessin dès la rentrée scolaire 2023.
Un langage SMS ?
Les pétitionnaires craignent une dénaturation et un appauvrissement de la langue française. Faux rétorque Jean-François Lovey, qui parle lui de rectification : " Il ne s'agit pas d'aller dans le sens de rendre l'apprentissage de la langue française plus simple mais de corriger des anomalies."
Une réforme pas "farfelue"
Jean-François Lovey se veut rassurant : la langue française ne sera pas dénaturée. Les rectifications proposées sont un bon compromis. Quant aux simplifications, jugées plus farfelues, elles n'ont pas passé la rampe.
"Certains linguistes voulaient revoir la règle de l'accord du participe passé avec le verbe avoir."
Jean-François Lovey
"J'ai tout de suite stoppé les travaux. Ce chapitre-là ne sera pas ouvert sous ma présidence car il touche au raisonnement", précise Jean-François Lovey. Quant à l'écriture inclusive, elle ne sera pas intégrée à cette réforme. "Les moyens d'enseignement doivent traiter le masculin et le féminin sur un pied d'égalité. Par contre, il est inopportun de prévoir l'écriture inclusive dans les consignes. Ça rendrait la lecture trop compliquée", conclut Jean-François Lovey.
Au total, 2'400 mots seront rectifiés si la nouvelle réforme est adoptée.