La fréquentation accrue des chemins pédestres pose-t-elle des problèmes de cohabitation ?
Selon une enquête, le nombre de randonneuses et randonneurs a fortement augmenté en quelques années. L’effet « pandémie » et le boom du VTT ont encore renforcé cette tendance. Mais plus d’usagers ne signifie pas davantage de conflits.
La randonnée est l’activité sportive préférée des Suisses. C’est la conclusion d’une enquête mandatée par l’Office fédéral des routes et l’association Suisse Rando. Ses résultats ont été publiés en juillet. Ils nous apprennent que 57% de la population pratique la randonnée environ 15 jours par an. La proportion est plus faible en Suisse romande, mais elle dépasse tout de même les 50%. Le nombre de promeneurs a augmenté de plus de 12 points de pourcentage depuis la dernière enquête de 2013.
Cette étude se base sur l’année 2019, soit avant le coronavirus. L’an dernier, la pandémie a provoqué une explosion de la fréquentation des chemins pédestres.
Peu de confits entre humains
Le Valais est particulièrement concerné, puisque 8'000 des 65'000 kilomètres de chemins que compte la Suisse se trouvent sur son territoire. Un autre boom vient encore accroître la fréquentation des chemins pédestres : celui du VTT. En 2020, plus de 200'000 vélos de ce type ont été vendus en Suisse, dont le tiers équipés d’une assistance électrique, des chiffres jamais atteints auparavant. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les problèmes de cohabitation entre marcheurs et cyclistes sont plutôt rares, selon Sébastien Rappaz, responsable de la section chemins pédestres du Valais romand chez Valrando.
Ce qui est moins rare en revanche, c’est de rencontrer des troupeaux de vaches lors d’une randonnée en montagne. D’ailleurs, Suisse Rando, dont Valrando est la section valaisanne, a souhaité rendre les promeneurs attentifs à cette éventualité. « Les vaches allaitantes protègent leur veau et peuvent avoir un comportement agressif envers les randonneurs. Ceux qui ont peur doivent éviter ces zones et ceux qui osent passer doivent essayer de contourner le troupeau. Il faut éviter de regarder les vaches directement dans les yeux et d’aller les embêter. Si on respecte cela, tout se passe bien », explique Sébastien Rappaz, qui ajoute que quelques accidents surviennent chaque année en Suisse, mais que ces problèmes restent minimes.
Attention aux chiens !
Si la taille des bovins incite naturellement à la prudence, le responsable des chemins pédestres du Valais romand appelle également les marcheurs à la prudence lorsqu’ils rencontrent des chiens de protection des troupeaux. « Ils sont parfois un peu agressifs, ils aboient, ils montrent les dents. De nouveau, les gens qui ont peur doivent anticiper. On peut voir sur certaines applications les endroits où se trouvent des chiens de protection. En général, comme pour les vaches allaitantes, il y a des panneaux d’information à l’entrée des parcs. Avec les chiens, c’est différent. Il faut plutôt rester sur le chemin, parce qu’ils savent que les randonneurs sont sur le chemin et qu’ils n’ont rien à faire en dehors, au milieu du troupeau », raconte Sébastien Rappaz.
Suisse Rando et l’association Vache mère Suisse ont diffusé ce printemps une vidéo détaillant les comportements à adopter lors d’une rencontre avec un troupeau de vaches. De son côté, le site protectiondestroupeaux.ch indiquent sur une carte interactive les pâturages occupés par des chiens de protection.