La demande est forte, l'offre est nulle : il faut un journal dans le Chablais

Il faut un journal de presse écrite dans le Chablais, les communes de la région en sont persuadées. Un groupe de travail s'est constitué. Objectif : sélectionner le meilleur projet en vue d'une aide financière.

C'est une région qui compte plus de 100'000 habitants et pourtant… Il n'existe plus de journal régional de presse écrite dans la Chablais. Il faut y remédier. L'association Chablais Région, qui regroupe les 28 communes chablaisiennes, vient de mettre sur pied un groupe de travail. Il est composé de deux syndics vaudois et de deux présidents de communes valaisannes. Tous, bien sûr, Chablaisiens. Objectif : analyser les diverses propositions de nouveaux médias et faire un choix. Une aide financière à la clé devrait permettre au meilleur projet de voir le jour et d'obtenir une aide publique. «Aujourd’hui, nous avons plusieurs propositions sur la table», déclare sur Rhône FM Yannick Buttet, président de Chablais Région (et de Collombey-Muraz). «Je pense par exemple à «La Voix du Chablais», portée par d’anciens journalistes. Nous avons aussi une proposition d’ESH. Il y a aussi l’envie de relancer «Le Régional», par un groupe de lecteurs très attachés à ce titre. D’autres propositions sont sur la table, en lien notamment avec Radio Chablais ou le Point Chablais». 

Un soutien public indispensable

Yannick Buttet enthousiaste quand il déclare que «le Chablais attire toutes les convoitises». Certes. Mais Yannick Buttet réaliste également. Les projets sont là, mais ils ont besoin d’aides. «Oui, c’est vrai, c’est problématique», poursuit Yannick Buttet. «C’est la réalité d’aujourd’hui. Si nous voulons un média écrit, papier, un soutien public est indispensable». Quelle est la prochaine étape ? «Le groupe de travail va se réunir. Il va analyser en détail les diverses propositions de manière à prendre des décisions de principe. C’est vrai que certains de nos collègues n’ont pas aimé, on vu d’un mauvais oeil la pression faite par certains groupes. Aujourd’hui avec ce nombre important de propositions sur la table, il s’agit de voir quelle est celle qui correspond le mieux au Chablais... Et ensuite de la proposer à l’ensemble des communes vaudoises et valaisannes pour assurer son financement».

Trois francs par habitant par année

Parmi tous les projets dans la course, on retrouve donc «La Voix du Chablais». Le projet d'un site internet qui se veut proche des gens, très présent sur les applications et les réseaux sociaux. Il serait animé par deux journalistes professionnels de la région, dont Fabrice Zwahlen, ancien de Radio Chablais et du Nouvelliste. Fabrice Zwahlen y croit. «Nous sommes extrêmement sereins. On savait qu’en trois semaines et demi, il serait difficile de convaincre 28 communes. Une majorité est prête à nous soutenir, mais à contrario il faudra encore convaincre. Je pense notamment au district d’Aigle, où certaines communes sont plus frileuses à investir dans un nouveau média régional». Mais au fait, combien ça coûte ? «On le voit aujourd’hui, répond Fabrice Zwahlen, toutes les radios, toutes les télévisions, tous les médais de presse écrite touchent des subventions. Des aides qui viennent, soit de la Confédération, soit des communes, soit des cantons. Nous demandons trois francs par habitant par année. Nous avons fait nos calculs et il faut être clair, si on nous demande de réduire la voilure à deux francs par habitant, aucun projet n’est viable à ce niveau-là».

«Je vais être sincère, je n’ai jamais eu autant d’échos, c’est absolument fou»

Fabrice Zwahlen y croit. Il semble porté par ce projet. «Je vais être sincère, je n’ai jamais eu autant d’échos positifs. Pourtant, cela fait 20 ans que je suis journaliste dans cette région. C’est absolument fou, nous avons dû recevoir 500 messages, c’est impressionnant ! Il y a un vrai soutien de la base, et c’est fondamental». Fabrice Zwahlen qui conclut par ces mots : «Finalement le but du jeu, c’est que les citoyens de cette région, les expatriés et toutes les personnes intéressées à la vie du Chablais, parviennent à avoir un peu plus d’informations qu’aujourd’hui».

La demande est forte, l'offre est nulle : vous l’aurez compris, il est grand temps qu’un journal retrouve sa place dans le Chablais.