La culotte menstruelle débarque à Veysonnaz
La start-up valaisanne Oûna lance une ligne de lingerie menstruelle. La campagne de financement participatif a débuté à la fin du mois de septembre.
« Un succès incroyable ». Tels sont les termes utilisés par Stélina Lorieux, fondatrice de la marque Oûna, pour qualifier le lancement de sa campagne de crowdfunding. Cette dernière a pour but de financer la production des premières culottes menstruelles écoresponsables de la start-up valaisanne. Elle a permis de conclure plus de 550 préventes en moins de deux semaines. L’objectif de 100 commandes en un mois a été atteint en moins de quatre heures.
Vers le « made in Suisse »
Pour l’instant, les culottes Oûna sont fabriquées dans un atelier près de Lyon. Les matériaux qui les composent proviennent principalement de France, d’Italie et d’Espagne. Toutefois, Stélina Lorieux espère atteindre le « made in Suisse » total dans le futur. « Aujourd’hui, la réalité est qu’il n’y a pas d’atelier de confection de lingerie en Suisse, du moins accessible pour une petite start-up comme la mienne. Dès que je le pourrai, je le ferai, mais il y a aussi un enjeu financier. Si je fais fabriquer mes culottes en Suisse, on triple au minimum le coût de revient du produit. Ça aurait une répercussion directe sur le prix public des culottes, qui ne seraient donc plus accessibles au plus grand nombre de gens, comme je le souhaite aujourd’hui ».
Quand on l’interpelle sur le test de protections hygiéniques réalisé par l’émission « A bon entendeur » en septembre et qui montre une efficacité moindre des culottes menstruelles par rapport aux serviettes jetables, Stélina Lorieux ne manque pas de réagir. Elle estime que les culottes choisies sont disponibles sur des grandes plateformes de vente en ligne et que la qualité n’est pas au rendez-vous. Selon la fondatrice d’Oûna, ces produits donnent une mauvaise image de la culotte menstruelle.
Des projets plein la tête
Originaire de Normandie et déjà à la tête d’une entreprise de confection d’articles issus du recyclage textile, Stélina Lorieux a installé son atelier de couture à Veysonnaz et désire s’établir durablement en Valais. Elle compte même réaliser d’autres projets dans la région. « Je vais mettre en place des ateliers de sensibilisation au recyclage textile, mais aussi des ateliers de sensibilisation aux menstruations. J’aimerais intervenir en milieu scolaire et inviter les élèves dans mon atelier. Et par exemple fabriquer sa serviette hygiénique lavable. Ça allierait la couture aux menstruations, pour rendre ça un peu plus banal, parce qu’on n’en parle pas assez ».
Pour acquérir l’un des quatre modèles Oûna, il faut débourser entre une cinquantaine et une soixantaine de francs. La campagne de financement participatif se termine le 25 octobre prochain.