La crise gronde à l'Hôpital Riviera-Chablais, selon une enquête de 24 Heures

Démissions en série, burn-out et baisse de l'activité opératoire.
A trois mois de son déménagement sur le site de Rennaz, l'Hôpital Riviera-Chablais – qui comprend l'Hôpital de Monthey - est en pleine tourmente, selon une enquête du 24 heures.

Depuis 2015, 24 cadres ont quitté l'établissement, soit un quart de la centaine de médecins-chefs, indique le journal vaudois dans cette enquête qui se base sur une quinzaine de témoignages d'employés, dont beaucoup ont démissionné. L'essentiel des personnes interrogées met en cause la personnalité du directeur Pascal Rubin, qualifié d'"autoritaire", de "méprisant" et qui serait "coupé du terrain".

Réorganisation en cause

La direction de l'établissement rejette les critiques. Selon elle, la réorganisation de l'Hôpital implique des choix clairs, "sinon ce serait le chaos", souligne Pascal Rubin, interrogé par le journal vaudois. Il assure également que le personnel démissionnaire a été remplacé, avec plus ou moins de facilité selon les spécialités.
Mais le journal évoque par ailleurs plusieurs cas de burn-out, dont certains avec risques suicidaires graves. Il parle aussi de personnel qui aurait été poussé vers la porte dans le cadre de la fusion entre les cinq établissements existants.

Activité opératoire en baisse

Parallèlement, cette mauvaise ambiance aurait des conséquences médicales. Les chiffres cités par le 24 Heures évoquent une baisse de 20% de l'activité chirurgicale depuis 2014. Pour les personnes interrogées par le quotidien, c'est une cause directe du départ de médecins réputés.
L'Hôpital Riviera-Chablais l'explique par une augmentation de son activité ambulatoire. Celle-ci a en effet crû de 28% sur la même période.

L'HRC se défend

L'Hôpital Riviera-Chablais a immédiatement réagi à la publication de cet article via une prise de position, que Rhône FM a pu procurer. Il précise que le turn-over y est inférieur de 10% à la moyenne des autres hôpitaux de la Fédération des hôpitaux vaudois. Entre 7 et 11 médecins cadres ont quitté l'hôpital tous les ans entre 2015 et 2018, ce qui représente une proportion de 8 à 11%. Les démissions de médecins cadres tombent en revanche à 3 à 8% par an, selon le HRC. Il assure que le taux de rotation est dans la moyenne. Selon lui, ce taux, ainsi que le niveau d'absence, ont diminué en 2018. L'établissement se dit "choqué" du contenu de cette enquête de 24 Heures. "Il y a un décalage entre les titres provocateurs et le contenu de l'article", indique l'établissement dans son courrier.