La CCM lance un appel pour une meilleure compréhension des données
Alors que la crise du coronavirus a submergé la population de statistiques, la Conférence des Sociétés Cantonales de Médecine (CCM) veut une campagne nationale urgente.
Il faut agir ! La Conférence des Sociétés Cantonales de Médecine lance un appel à une campagne nationale urgente de littératie des données. En clair, la CCM demande des mesures pour développer cette compétence permettant à la population de comprendre comment les données sont saisies et interprétées. Une meilleure compréhension des statistiques mènerait à une appréhension sereine des mesures prises par les autorités.
Le coronavirus comme révélateur
La pandémie de coronavirus met particulièrement en évidence le manque de littératie des données au sein de la population et le besoin d’agir. « Il y a des chiffres qu’on ne peut pas comparer. Par exemple, le nombre de cas dans différents pays ne veut absolument rien dire si nous ne le mettons pas en corrélation avec la taille de la population. De plus, nous ne savons pas si ce sont des cas graves ou légers. Si nous ne comprenons pas ces chiffres, nous ne pouvons pas comprendre les mesures prises pour nous protéger », explique Monique Lehky Hagen, présidente de la Société médicale du Valais et co-présidente de la CCM.
En outre, la crise liée au coronavirus a divisé la population en deux groupes. Selon Monique Lehky Hagen, d’un côté se trouvent ceux qui acceptent ce qu’on leur dit sans faire preuve d’esprit critique. De l’autre, il y a ceux qui se posent des questions, qui sont parfois justifiées. « Si on ne prend pas conscience que les informations qu’on nous donne à l’heure actuelle dans la presse sont insuffisantes, on risque d’avoir des conflits sociétaux », estime la présidente de la Société médicale du Valais.
Péril en la demeure
La Conférence des Sociétés Cantonales de Médecine souhaite donc un changement radical. Celui-ci doit impliquer les médias, le monde politique, le secteur de l’éducation, les statisticiens et les experts des domaines concernés. Néanmoins, l’objectif n’est pas d’atteindre une compréhension parfaite de toutes les données. « Je pense que si nous acquérons au moins une compréhension de base, nous aurons déjà fait un grand pas en avant. Des statisticiens avaient lancé un premier avertissement au début du XXe siècle et nous n’avons pas avancé. Nous avons accumulé beaucoup de retard », conclut Monique Lehky Hagen.