L'incendie de Vétroz engendre une pluie de factures à régler
Dix jours après l’incendie de Vétroz vient la question de la facture à régler. Pompiers à rémunérer, locaux à reconstruire, piscines à assainir, déchets à récolter. Que peut-on mettre à la charge des assurances ? Eléments de réponses avec la faîtière.

Le nuage de cendres a laissé la place à une averse de factures. L’enquête sur l’incendie de Vétroz se poursuit encore pour déterminer les circonstances du sinistre. Mais les recherches n’empêchent pas les personnes lésées de faire les comptes et de faire marcher leur couverture.
Salaires et dégâts matériels
En fin de semaine dernière, le président de Vétroz Olivier Cottagnoud déplorait au micro de la RTS l’impact de l’intervention des pompiers sur les finances de la commune.
On peut citer également les dégâts matériels causés à toutes les entreprises voisines, le nettoyage des scories emportés par le vent par la protection civile, ou encore l’assainissement forcé des piscines municipales de Sion. "Pour un samedi de fortes chaleurs, la fermeture des bassins entraine des milliers de francs de manque à gagner", indique la Ville de Sion.
Assurances sollicitées
Reste à savoir qui prendra en charge quoi, entre les personnes lésées et leur compagnie d’assurances. Sur ce point, la situation diffère entre les victimes directes et les victimes indirectes du brasier. "Pour les entreprises qui ont vu leurs locaux partir en fumée et qui possèdent une couverture, les assurances ont sans doute déjà déboursé des montants", analyse Vincent Borgeat, président de la Chambre valaisanne des agents généraux d’assurances, qui parle ici "d'assurances directes". "Qu'il s'agisse de l'inventaire contenu dans ces locaux, des entreprises à reloger ou des employés à dédommager."
Quand on s'éloigne du site du sinistre, la démarche se complique. "L'entreprise ou la personne lésée doit prouver que c'est l'incendie qui est à l'origine du dommage et qu'il s'agit bel et bien d'un dommage qui engendre des frais de réparation ou un manque à gagner avéré."
Notion de responsabilité
Notons de l’enquête pourrait changer la donne sur la répartition finale des frais. Les assureurs pourraient demander des comptes si un coupable est désigné. "La notion de responsabilité reste très complexe", insiste Vincent Borgeat. "Si l'incendie n'est pas un acte criminel ou volontaire, il s'agira de déterminer le degré de culpabilité de l'entreprise fautive et si faute il y a."
Réunion au sommet
Le président de la faitière valaisanne des assurances insiste toutefois sur la complexité du dossier, les victimes étant nombreuses et leurs dommages tout aussi nombreux. Vincent Borgeat laisse ainsi entendre qu’une rencontre sera nécessaire entre les compagnies et les autorités. "C'est une démarche usuelle lors de grandes catastrophes, incendie, crue ou avalanche", expose-t-il. "Il s'agira entre autres d'analyser les décisions qui ont eu un impact sur l'économie et leur pertinence, comme le renfort des pompiers ou l'interdiction de récolter des fruits ou du fourrage."