L'évêque de Sion Jean-Marie Lovey présentera sa démission en 2025
Jean-Marie Lovey a été ordonné évêque du diocèse de Sion il y a dix ans. Une décennie d'épiscopat marquée par les affaires d'abus sexuels au sein de l’Église. Agé de 74 ans, Jean-Marie Lovey démissionnera l'an prochain.

Il y a dix ans, Jean-Marie Lovey était ordonné évêque du diocèse de Sion. Le 28 septembre 2014, il succède à Norbert Brunner à la tête de l'église valaisanne. Lors de sa première conférence de presse, le chanoine lançait aux journalistes : "Vous avez l'habitude des micros et des caméras, moi non". Dix ans plus tard, Jean-Marie Lovey n'a pas changé de discours. "C'est un exercice difficile", reconnaît-il. Il admet toutefois que la communication est importante, mais pointe du doigt l'immédiateté des réponses demandées parfois par les médias. "Il y a presque un absolu, où il faut tout dire, tout de suite", regrette-t-il.
Avant son ordination épiscopale, Jean-Marie Lovey officiait comme prévôt de la congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard. Montagnard, nommé prêtre en 1977, il a toujours vécu en communauté jusqu'à sa nomination comme évêque. "C'est l'un des changements majeurs que j'ai expérimentés", avoue l'Orserin. "On m'a dit une fois ou l'autre que j'allais retrouver une famille encore plus nombreuse avec tout le diocèse, mais ce n'est pas le même type de communauté au quotidien", ajoute-t-il.
Et si c'était à refaire ?
Pressenti pour devenir évêque du diocèse de Sion, Jean-Marie Lovey est officiellement nommé par le pape François en juillet 2014. Préalablement, il a dû accepter sa nomination. "Il faut avoir de bonnes raisons pour accepter ou refuser", sourit Jean-Marie Lovey. Il coupe court : "Si c'était à refaire, je le refais". Il reconnaît toutefois ne pas avoir eu conscience de l'ampleur de la charge. "Je me faisais quand même un certain nombre d'idées ou d'illusions sur le quotidien d'un évêque, des problématiques qui se présentent à lui. La réalité est tout autre", confie Jean-Marie Lovey.
En une décennie à la tête de l'église valaisanne, l'évêque a souvent passé son temps à éteindre des incendies, notamment dans les affaires d'abus sexuels au sein de l’Église. "C'est une période compliquée. Je ne sais pas si au cours des âges, le diocèse de Sion a testé comme église locale pareilles difficultés", s'interroge Jean-Marie Lovey.
Comme beaucoup d'évêques, Jean-Marie Lovey est accusé de ne pas avoir suffisamment entendu les victimes. A-t-il des regrets ? " Des regrets de ne pas avoir suffisamment accueilli les victimes, oui bien sûr", répond-il. "Je constate combien les victimes sont extrêmement blessées", poursuit-il. "Je regrette si mes propos, ma manière d'être et ma manière de faire n'ont pas permis d'accueillir les victimes comme elles devaient l'être", confesse le prélat.
Sa dernière année d'épiscopat
Agé de 74 ans, Jean-Marie Lovey va renoncer à sa charge en 2025. "Je présenterai ma démission au pape", explique l'homme d’Église. Le droit canon prévoit en effet que chaque évêque, qui atteint l'âge de 75 ans, démissionne. Depuis son élection à la tête de l’Église catholique, le pape François a généralement toujours accepté la démission des évêques dans cette situation. "Je souhaite que je puisse être accueilli dans cette demande ", espère Jean-Marie Lovey. Est-ce un soulagement pour lui cette optique de renonciation en 2025 ? "D'une certaine façon, bien sûr", répond-il. "La responsabilité d'un évêque aujourd'hui est énorme. Déposer le fardeau fait partie de l'attente de cette démarche", avoue le chanoine.
Une messe aura lieu le dimanche 13 octobre 2024 en l'honneur des dix ans d'épiscopat de Jean-Marie Lovey. Elle sera célébrée à la cathédrale de Sion dans le cadre de la fête ecclésiale et diocésaine en compagnie des autres prêtres jubilaires.
