L'Etat du Valais invite son administration à télécharger SwissCovid : Fanti dénonce
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L’Etat du Valais propose aux collaborateurs de son administration le téléchargement de l’application SwissCovid. Objectif : participer à la phase pilote. Le préposé cantonal à la protection des données désapprouve et le fait savoir.
C’est un courrier électronique du canton du Valais adressé à tous ses collaborateurs. Il a été diffusé ce lundi après-midi. L’Etat invite l’administration valaisanne à télécharger l’application SwissCovid. Une application de traçage disponible pour les smartphone qui devrait «contribuer à endiguer la propagation du nouveau coronavirus», selon les autorités fédérales. Si une personne est diagnostiquée positive, elle peut avertir les autres utilisateurs qui se sont trouvés à proximité d’elle.
Phase Pilote
Dans le mail adressé aux collaborateurs de l’admnistration cantonale, il est stipulé que «L’Etat du Valais a été sollicité par la Confédération pour participer à la phase test de la version pilote de l'application de traçage de proximité, l’application SwissCovid. Les collaboratrices et collaborateurs de l’administration cantonale qui le souhaitent peuvent télécharger l’application sur leur smartphone (...) La participation s’effectue de façon individuelle, sur une base volontaire». On apprend que ce test ne s’adresse qu’au personnel de l’administration, car «cette phase pilote est limitée à un cercle restreint d’utilisateurs».
Quel est le problème ?
Pour le préposé cantonal à la protection des données Sébastien Fanti, cette application ne doit pas être téléchargée. «Il y a un rapport des experts de l’EPFL qui montrerait qu’il y a des failles dans cette application. Des failles en matière de vie privée et de sécurité. Nous sommes dans une situation incroyable et ubuesque, d’un côté des experts vous diront que l’application est sécurisée, et d’autres diront l’inverse. C’est le principe de précaution qui doit prévaloir». Sébastien Fanti dénonce les méthodes utilisées par le gouvernement : «Le Conseil d’Etat a violé l’article 21 de la loi sur l’information du public, la protection des données et l’archivage (LIPDA). Il a incité des collaborateurs à télécharger une application sans être sûr qu’elle soit sécurisée. C’est illégal. La responsabilité du canton est engagée».
«Aucune obligation» insiste le canton
Pour le chancelier d'Etat du canton du Valais, Philipp Spörri, aucun problème avec ce courrier. «Le 25 mai dernier, le Conseil fédéral a décidé de faire une phase test. Nous avons été sollicités par la Chancellerie fédérale le lendemain. Il faut dire que le canton du Valais n’est pas une exception, les autres cantons suisses aussi ont été contactés, tout comme la Confédération et les grandes institutions. Je répète, c’est sur une base volontaire uniquement, aucune obligation». Qui est concerné en Valais ? «Toute l’administration centrale a reçu ce courriel, 3’500 personnes environ». «Elles sont directement en contact avec les autorités fédérales, nous ne connaissons pas le nombre de personnes qui vont télécharger l’application. A l’Etat du Valais, avec ce mail, nous sommes uniquement un relais de la Confédération.» Concernant une éventuelle faille dans la protection des données, Philipp Spörri répond sans détour: «Le système est développé par les instances suisses, contrôlé par la Confédération, par le préposé fédéral... Je me fie au jugement de ces personnes». Philipp Spörri qui conclut : «Je ne pense pas que Berne laisserait passer un programme qui mettrait en danger les données de nos personnes. Cela, je ne peux pas l’imaginer».
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