L'ancien ministre français Luc Ferry appelle aux retours des "fondamentaux" à l'école
Pour fêter ses quarante ans, l'Union valaisanne des écoles privées avait fait venir l'ancien ministre français Luc Ferry. Rencontre.

C’était il y a quarante ans : les écoles privées du canton rassemblaient leurs forces au sein d’une association faîtière. L’Union valaisanne des écoles privées a célébré cet anniversaire mercredi soir à la salle Recto-Verso de Grône.
L’occasion pour son président Alexandre Moulin de tirer le bilan de ces quatre décennies d’existence. Selon lui, 125'000 étudiants – dont 70'000 étudiants étrangers – ont fréquenté les écoles privées valaisannes en quarante ans. « Ca donne aussi du crédit à l’offre de formation qui est proposée dans nos écoles », souligne-t-il.
Petit nombre d'écoles privées en Valais
Le président précise par ailleurs que la collaboration avec le département valaisan de la formation se passe bien. « On répond à un manque qu’il y aurait (dans l’école publique valaisanne) ou en tout cas à un espace qui est libre », souligne Alexandre Moulin.
Il reconnait en revanche que les écoles privées sont encore bien moins implantées dans le canton que sur la Riviera par exemple. Il l’explique notamment par le fait que l’école publique dans l’école obligatoire reste forte.
Plaidoyer pour la grammaire et la politesse
Pour évoquer l’avenir de l’école et du monde de l’enseignement, l’UVEP avait fait venir un invité de marque.
Grand amoureux de la Suisse, l’ancien ministre français de l’éducation nationale Luc Ferry a dressé devant l’assemblée un tableau plutôt pessimiste de la situation de l’école aujourd’hui. Il appelle au retour des « fondamentaux » comme la grammaire ou la politesse dans l’éducation.
« Il ne faut pas que cette innovation permanente soit le vecteur de l’érosion de fondamentaux dont nos enfants – et nous tous d’ailleurs – avons absolument besoin »
Luc Ferry, ancien ministre français de l’éducation nationale
Ne pas confondre éducation et enseignement
Luc Ferry qui déplore aussi la démission de certains parents au détriment de l’enseignement. Il appelle de ses vœux une « école des parents » afin que les parents comprennent que « si les parents n’ont pas fait le boulot avant que leurs enfants entrent à l’école, les professeurs ne peuvent pas enseigner ».