L'alpage haut-valaisan de Bru fait figure de modèle contre les attaques de loups
Les troupeaux ont pris leur quartier d’été dans les montagnes. Avec comme épée de Damoclès : les attaques des loups. Prise de température dans le Haut-Valais.

L’alpage de Bru dans la Vallée de Conches - au-dessus de Selkingen - fait figure de modèle dans la lutte contre les attaques de loups. Il dispose d’un système de protection face aux grands prédateurs : clôture électrifiée à six niveaux, flash lumineux de haute intensité et présence du berger au sein du troupeau la nuit. «J’ai un petit abri, qui est posé dans le parc de nuit, pour être à proximité du troupeau s’il y un mouvement pendant la nuit», explique Mathieu Gex, berger sur l’alpage de Bru.
Le système de protection a permis pour l’heure d’éviter les attaques de loups sur l’alpage de Bru. Mais le grand prédateur est dans les parages. «A ma gauche et à ma droite, d’autres alpages non-protégeables ont subi des attaques en répétition. L’an dernier, il y a eu 14 moutons tués ce qui a permis d’ordonner le tir de régulation du loup. Cette année, il y a eu des attaques du côté de Bellwald. Il y a eu tellement d’attaques, que les éleveurs ont décidé de désalper les 250 brebis présentes sur l’alpage,» raconte le berger originaire de Vérossaz.
Protéger les alpages
Mathieu Gex n’a pour l’heure jamais croisé le loup malgré sa présence et ses attaques dans les alpages voisins. «J’imagine que lui [le loup] m’observe beaucoup plus souvent que moi», explique amusé le Chablaisien. «J’ai à disposition pourtant une caméra thermique pour voir les pâturages durant la nuit. C’est un animal très intelligent. Il semblerait qu’il est capable de se dissimuler très facilement.»
« Certains alpages en Valais ne sont pas protégeables pour des raisons de reliefs et de topographie. »
Mathieu Gex, berger sur l’alpage de Bru
Mathieu Gex plaide pour que les alpages soient davantage protégés même s’il reconnaît que tous ne peuvent pas l’être. «Certains alpages en Valais ne sont pas protégeables pour des raisons de reliefs et de topographie. Après c’est aussi une question de moyens, une question politique. Si on met à disposition des moyens, les éleveurs pourront mieux protéger les alpages.»
« C’est en connaissant son ennemi, qu’on va pouvoir mieux y faire face. »
Mathieu Gex, berger sur l’alpage de Bru
Et Mathieu Gex de rappeler la présence de l’association OPPAL, qui met à disposition gratuitement des bénévoles pour surveiller les troupeaux pendant la nuit. «Je pense qu’on doit aussi mettre plus de moyens dans la recherche pour comprendre les comportements du loup, ses déplacements et ses meutes. C’est en connaissant son ennemi, qu’on va pouvoir mieux y faire face», conclut Mathieu Gex.
