Juges de communes : qui sont-ils, que font-ils ? Exemple à Sierre et à Finhaut
On en trouve un ou une dans chaque commune valaisanne, et pourtant, c'est une fonction qui reste souvent peu connue du grand public. En Valais, les juges de communes sont des non-professionnels, qui peuvent être issus de domaines divers.
En octobre prochain, le Valais renouvellera ses autorités communales. Et dans ces autorités sont inclus les juges et les vice-juges de communes. Une fonction plutôt mal connue du grand public, mais qui est souvent le premier service juridique vers lequel le citoyen peut se tourner. Parmi ses principales tâches figurent l'ouverture des testaments et la prise des premières mesures pour garantir les successions. Mais aussi, les conciliations lorsqu'un litige survient entre deux personnes. Enfin, les mises à ban font également partie de ses compétences. Particularité toute valaisanne : les juges de communes ne sont pas des professionnels, ils peuvent être issus de domaines divers.
A Sierre, un ancien juge cantonal
Jean-Pierre Zufferey occupe cette fonction depuis 2017 pour la Ville de Sierre. Si cet ancien juge cantonal a une longue carrière juridique derrière lui, il l'assure : ce n'est pas une nécessité pour être juge de commune. «Au fond, rien n’est indispensable, l’essentiel étant, pour les concilitations, de faire preuve d’engagement et de bonne volonté», affirme Jean-Pierre Zufferey. «Pour ce qui est des opérations d’hérédité, le juge de commune peut compter sur un greffier». L’homme reconnaît toutefois que sa longue expérience en matière juridique lui permet de gagner du temps.
Issue du monde médical
Changement de décor. A Finhaut, village de quelque 380 habitants, le juge est une femme. Isabelle Lüdi est à ce poste depuis 2013. Issue du monde médical, elle n'a jamais suivi de formation juridique. Mais dit s'en sortir tout de même… grâce à des petits coups de main. «On est épaulés par un greffier, heureusement, car le jargon juridique n’est pas toujours évident à saisir», explique-t-elle. «Pour tout ce qui est social, nous avons aussi une aide extérieure de la part de l’APEA, l’Autorité de Protection de l’Enfant et de l’Adulte de notre district».
A noter qu’en 2018, le Grand Conseil valaisan a refusé une proposition du PDC qui visait à professionnaliser cette fonction. Aujourd’hui, le Valais est le dernier canton romand disposant de juges de communes issus de la milice.