"Je suis gay et je fais de la politique en Valais" : ces personnalités publiques témoignent
Ils sont de gauche, de droite… Ils viennent du Bas, ou du Haut-Valais.
Ils sont de gauche, de droite… Ils viennent du Bas, ou du Haut-Valais... Pour notre reportage, intitulé "Je suis gay et je fais de la politique en Valais", nous sommes partis aux 4 coins du canton, à leur rencontre. Ils ont accepté de témoigner.
Francesco Walter, 58 ans, est député au Grand Conseil… Il a toujours assumé son homosexualité. Mais au départ, lorsque l’on vit à Ernen, 500 habitants dans les montagnes du Haut-Valais, que l’on a un compagnon depuis plus de 20 ans et que l'on s’engage en politique, ce n’est pas si facile : "j'ai dit au PDC... Mais vous savez que je suis gay ? Vous êtes sûr ? C'est un risque pour vous... Ils m'ont répondu que non, que le PDC était ouvert, alors je me suis lancé."
S’engager en politique et assumer son orientation sexuelle est une chose. Faire son "coming out" en Valais en étant une personnalité publique, c’est un tout autre problème. Car on change de statut du jour au lendemain. Menaces, insultes, lettres anonymes… Oui, ça existe, les exemples sont légions. (A découvrir dans notre reportage ci-dessous)
Mais paradoxalement, toute les personnes que nous avons rencontrées l'affirment : les mentalités évoluent en Valais, gentiment mais sûrement. L’exemple de Kevin Woeffray est parlant. Ce jeune homme est membre du PDC, conseiller communal à Port-Valais. L’homosexualité n’a jamais été un problème pour lui. Il la vit dans sa sphère privée, sans rien cacher, mais refusant également d'en faire une cause, un combat.
Car c'est toute la question : comment gérer son homosexualité lorsque l'on est une personnalité publique ? Faut-il revendiquer ? Ou au contraire, faut-il rester discret ? La barrière entre "vie privée" d'un côté... Et "affirmation de son identité" de l'autre, est ténue. Difficile, car chaque cas est unique, chaque personne le vit à sa manière. Comme il veut. Comme il peut.
Exemple avec Gaël Bourgeois. Le socialiste de Bovernier, député au Grand Conseil, était depuis longtemps engagé en politique avant son "coming out" officiel. Alors, était-ce par choix, par peur, une volonté de cacher ? Rien de tout ça : "ce n'était pas un choix, nous confie Gaël Bourgeois. La vérité est que je n'étais tout simplement pas au clair moi-même. Plus jeune, on se persuade qu'on est hétéro et qu'on est dans la norme sociale attendue. Puis un jour, on se rend compte, on admet que ce n'est pas le cas".
Pour conclure cette phrase, signée Sébastien Nendaz, député-suppléant socialiste, lui aussi gay: "être de droite ou de gauche, l’orientation politique, c’est un choix. L’orientation sexuelle non. On ne choisit pas d’être homosexuel".
Ces hommes politiques ont accepté de témoigner. Leur interventions est à écouter durant toute la matinée de ce lundi lors des journaux de Rhône FM.