Jacqueline Lavanchy, candidate aux Etats : "Il faut interdire les combats de reines"

Durant ces prochaines semaines, Rhône FM bouleverse ses programmes et invite les différents candidats au Conseil des Etats lors des matinales. On parle bien sûr des élections fédérales d’octobre 2019. Ce vendredi matin, c’est Jacqueline Lavanchy, candidate indépendante «Graines de futur», ardente défenseuse de la cause animale, qui répond à nos questions.

Jacqueline Lavanchy est une ardente défenseuse des animaux. A 54 ans, cette Martigneraine, chargée de communication en environnement, massothérapeute et enseignante de Tai Chi, se présente aux Etats pour porter «une parole différente», affirme-t-elle. «Je ne me reconnais pas dans les autres partis». Candidate au Conseil National en 2015 sur la liste «Graines de Futur» (3662 suffrages), elle remet une couche en 2019. Mais cette fois-ci, elle se présente pour l’élection au Conseil des Etats.

Une antispéciste végane, candidate ? Du jamais vu en Valais !

La candidate est végane depuis quelques années et antispéciste (doctrine qui consiste à refuser la hiérarchisation des espèces vivantes). Une végane candidate aux fédérales, du jamais vu en Valais ! Elle a des positions claires et tranchées. Concernant l’attaque de loup de ce jeudi dans le Val d’Illiers, qui a tué cinq moutons, Jacqueline Lavanchy affirme soutenir sa présence en Valais. «Oui, le loup a sa place ici. Je déplore ces attaques, mais le problème est la surveillance des troupeaux, on ne parle pas assez des mesures de prévention ! Dans d’autres pays par exemple, on sait que les ânes sont beaucoup plus efficaces pour protéger les élevages alpestres que le chien. (...) Je comprends les éleveurs, mais lors d’attaques, ce sont les moutons qui sont touchés dans leur chair avant tout. Il y a un problème, il faut vraiment une meilleure surveillance des troupeaux, de manière globale.»

«Le combat de reines ? Je suis contre, résolument»

Jacqueline Lavanchy a abordé de nombreux domaines ce vendredi matin en direct sur Rhône FM. Elle est revenue sur la polémique autour de l’abattoir de Martigny. En février dernier, l’Association Pour l’Egalité Animale (PEA) épinglait l’abattoir en rendant public des vidéos d’animaux «malmenés». Des poses de caméras illégales, mais soutenue par la candidate Lavanchy. «Si pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le monde avait suivi les lois, on parlerait allemand. (...) Un nombre significatif de survivants de la Shoah est devenu végétalien, végane et antispéciste». La comparaison est-elle possible entre camps de concentration et abattoirs, le parallèle est-il pertinent ? «On peut faire le parallèle oui. Les survivants l’ont fait eux-même, c’est pour ça qu’on s’est permis de reprendre la comparaison». Ses positions concernant la chasse. «Mon papa était chasseur. Je connais bien le domaine. Mais les choses évoluent et on se rend compte que la chasse ne régule pas tellement. Globalement, c’est une mauvaise idée de réguler un système que l’homme a lui-même déréglé». Les combats de reines ? «Je pense que les faits parlent d’eux mêmes. Pas beaucoup de gens vont voir les combats, il y a beaucoup de touristes. Il faudrait pratiquer davantage de contrôles anti-dopages. Est-ce que c’est encore acceptable au 21e siècle ? Je suis contre. Résolument.» Faudrait-il les interdire ? La réponse fuse, «tout à fait !»

«Je porte une voix unique»

Politiquement, pourquoi une telle stratégie, pourquoi cette candidature ? Le PS et les Verts se sont alliés et lancent déjà deux candidats aux Etats, la Verte Brigitte Wolf fait liste commune avec le Socialiste Mathias Reynard. «Je porte une voix unique, sans parti, pour défendre mes valeurs», répond Jacqueline Lavanchy. Et la suite, le second tour ? On le rappelle, il faut avoir obtenu un nombre de voix supérieur ou égal à 8 % du nombre total des votants. Appelera-t-elle à voter pour un autre candidat, si elle n’a pas le nombre de voix suffisant ? «Bien sûr que je vais appeler à voter Mathias Reynard, car c’est un homme intègre ! J’ai toute confiance, il fait du très bon travail à Berne, il a tout mon soutien. Il a un bon programme, c’est un travailleur efficace». Alors, peut-on dire que la candidature de Jacquline Lavanchy doit servir à appuyer celle du socialiste Mathias Reynard ? La réponse, comme une sorte de conclusion, de Jacqueline Lavanchy : «Je l’espère, oui».

Vous voulez réécouter cette matinale ? Heure par heure, nos interventions ici : http://www.rhonefm.ch/fr/informations/reecouter/5.

Si dessous, écoutez les principales réactions de la candidate !