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Informaticien, il aurait menacé des communes de diffuser sur le darknet des données sensibles

Plusieurs élus valaisans insultés, calomniés et menacés : un homme de 62 ans comparaissait ce lundi devant le Tribunal de Sion. A la tête d'une société informatique, il aurait aussi menacé de diffuser les données sensibles de communes sur le darknet.

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Didier Morard
Didier Morard, Rédaction Rhône FM
23 sept. 2024, 13:50
/ Màj. le 23 sept. 2024 à 15:45
Le darknet
Le darknet ©Keystone-ATS

Un homme de 62 ans comparaissait ce lundi devant le Tribunal de Sion pour avoir notamment menacé des élus et des communes. L'homme était accusé de plusieurs infractions : tentative d'extorsion et de chantage, diffamation, calomnie, injure, menace et violence contre les autorités et fonctionnaires. Certains protagonistes de cette affaire, les élus menacés, ont retiré leur plainte. Les autres infractions poursuivies d'office étaient jugées ce lundi. 

À la tête d'une entreprise informatique, le prévenu fournissait des logiciels permettant de gérer les journaux de police de plusieurs communes valaisannes : les interventions de police, le détail des faits et l'identité des personnes impliquées. Il avait aussi la charge d'une plateforme utilisée par l'Office cantonal du feu pour la gestion des sapeurs-pompiers en Valais. Après avoir perdu ces mandats, il aurait menacé les communes et le canton de diffuser sur le darknet des données sensibles. "Le risque ne s'est heureusement pas réalisé, mais il était manifeste", a estimé le premier procureur de l'Office régional du Valais central, Olivier Elsig, qui a estimé que l'affaire était "extraordinaire au sens étymologique du terme". "Un prévenu totalement délirant en début de procédure, avec qui il était difficile d'entrer en contact", poursuit le représentant du Ministère public.

Irresponsable de ses actes

Les experts, le parquet et l'avocat de la défense s'accordent à dire que le prévenu est irresponsable de ses actes. Souffrant de pathologies paranoïaques et schizophréniques, le prévenu doit être acquitté, a estimé le Ministère public. "Les pathologies sont à l'origine de sa dérive", explique Olivier Elsig. "En cas d'irresponsabilité, le tribunal doit quand même déterminer si le prévenu a commis les faits qui lui sont reprochés et déterminer les mesures thérapeutiques qui s'imposent", poursuit-il.

L'avocat du prévenu, Jérôme Lorenzetti, plaide aussi l'acquittement. Sur la réalisation des faits commis, il remet toutefois en doute la version du Ministère public. Selon lui, son client n'avait pas l'intention de diffuser les données sensibles sur le darknet. Il n'aurait pas non plus fait chanter l'Office cantonal du feu, en demandant une "rançon", pour éviter la fuite des données sur le web. La défense estime donc qu'il n'y a pas de tentative d'extorsion et chantage.

Autre pierre d'achoppement entre le parquet et la défense : les mesures institutionnelles à prendre pour le prévenu. Placé en détention provisoire, puis dans un établissement fermé avec astreinte à un traitement psychiatrique et psychothérapique, le prévenu est désormais en traitement ambulatoire. L'avocat de la défense souhaite poursuivre sur cette voie. "C'est un autre homme qu'en janvier 2023 au moment des faits", plaide Jérôme Lorenzetti. Il met en avant les traitements qui fonctionnent pour son client et le soutien qu'il bénéficie de la part de ses proches. "Mon client a reconnu les faits. Il a envoyé une lettre d'excuse à toutes les parties plaignantes. Il a cette prise de conscience", argumente-t-il. Le Ministère public demande lui un retour en établissement ouvert pour un traitement institutionnel, avant à court ou moyen terme un suivi ambulatoire.

Le prévenu prétend à des indemnités

L'acquittement d'un prévenu prévoit généralement la mise à charge de l'Etat des frais de procédure et ouvre automatiquement la possibilité d'indemnités. "C'est de la technique juridique", résume Olivier Elsig. "Le prévenu aurait la possibilité juridiquement parlant dans certaines hypothèses d'avoir des indemnités", précise le premier procureur.

"Est-ce équitable que le prévenu soit indemnisé ? Je ne pense pas" Olivier Elsig, premier procureur de l'Office régional du Valais central

Et la défense a d'ailleurs fait valoir ce droit. Elle chiffre les indemnités dues au prévenu à plusieurs centaines de milliers de francs. Jérôme Lorenzetti demande des indemnités pour les honoraires d'avocat, pour dommages économiques et pour tort moral. Il estime que la détention provisoire a empêché son client de poursuivre son activité professionnelle, de participer à des appels d'offres. L'affaire, relayée dans la presse, lui aurait aussi fait perdre des clients. Le Ministère public s'oppose à ces indemnités. "Est-ce équitable que le prévenu soit indemnisé ? Je ne pense pas", a répondu Olivier Elsig.

Le verdict sera rendu ultérieurement.

Des menaces envers des élus

Une partie de cette affaire met en lumière les menaces subies par certains élus. Parmi les victimes dans cette affaire : Cyrille Fauchère. Le conseiller communal UDC de Sion, qui a retiré sa plainte durant la procédure, aurait été menacé par le prévenu. Il lui aurait demandé d'agir s'il entendait passer les fêtes de Noël en famille, rappelle l'acte d'accusation. "J'ai demandé à mes proches d'être vigilants", explique Cyrille Fauchère.

Président du Tribunal intercommunal de police, l'élu agrarien doit parfois rendre des ordonnances pénales, pronconcer des amendes ou des mandats de répression. "Dans le cas d'espèce, la personne a dérapé et proféré des menaces", explique-t-il. "Il ne faut pas laisser passer ce genre de menace", estime Cyrille Fauchère.

Selon le Sédunois, les actes malveillants envers les élus se multiplient. "Les menaces se profèrent plus facilement à cause des réseaux sociaux", regrette-t-il. "Il y a des insultes qu'on n'écoute plus, mais quand il y a des menaces qui vont au-delà de notre propre personne, la ligne rouge est alors franchie", plaide Cyrille Fauchère.   

DM
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