Impôts : le Valais prolonge le délai de "dénonciations spontanées"
Dès le 1er janvier 2018, l'autorité fiscale saura si vous avez des biens ou des revenus à l'étranger.

Dès le 1er janvier 2018, l'autorité fiscale saura si vous avez des biens ou des revenus à l'étranger.
En clair, si vous disposez d'un compte dans un pays voisin ou d'une résidence au-delà des frontières, le service cantonal des contributions en sera informé directement par Berne. C'est la conséquence de l'échange automatique des données, signé par la Suisse avec 38 pays.
L'autorité de taxation veut toutefois privilégier le bénéfice du doute en autorisant les "dénonciations spontanées", non punissables. Au point que le Valais vient de décider – comme Berne – de prolonger de neuf mois la date-butoir fixée désormais au 30 septembre 2018.
Une "illégalité" qui ne saute pas aux yeux
Pas sûr en effet que les concernés soient au clair sur l'irrégularité de leur situation car contrairement aux apparences, cette situation ne concerne pas vraiment de gros investisseurs fortunés qui chercheraient l'optimisation fiscale. "Ce ne sont pas forcément des gens qui sont riches… ce sont des travailleurs qui ont hérité de biens dans leur pays… ou qui ont décidé d'y acquérir une petite résidence pour leurs vieux jours", explique Nicolas Mathys, coordinateur formation et information au service cantonal des contributions (interview ci-dessous). Ces derniers ne sont souvent pas conscients du litige dans la mesure où ils paient déjà des impôts dans le pays concernés.
Du coup, les fiduciaires – qui saluent la prolongation décidée par le canton – sont fréquemment sollicitées par des contribuables considérés comme des fraudeurs mais sans le savoir, explique Paul-André Roux, expert fiscal (interview ci-dessous). Moralité : mieux vaut opter pour la "déclaration spontanée" pour se mettre en règle (la période rétroactivement sous revue est en principe de deux ans pour les bas de laine non déclarés et dix pour les biens immobiliers)
Dans les faits, 838 millions de francs en fortune et revenus supplémentaires sont apparus dans les quelques 1100 dossiers de contribuables qui se sont dénoncés spontanément jusqu'à fin 2016, les chiffres 2017 n'étant pour l'heure pas disponibles.