Ils lancent un crowdfunding pour réaliser leur rêve : devenir parents

Des milliers, voire des dizaines de milliers de francs pour concevoir un enfant. La procréation médicalement assistée peut coûter très cher aux couples suisses, et n’est pratiquement pas soutenue financièrement.

Crowdfunding pour fonder une famille

Cette réalité, Vicky et Xavier Roch en savent quelque chose. Après un premier échec, le couple de Valaisans n’a plus d’économies et toujours pas de bébé en route. Pour retenter leur chance, ils ont donc lancé un financement participatif sur les réseaux. Une démarche qui leur a demandé de mettre leur fierté de côté. "Bien sûr, l'argent est déjà un sujet sensible en Suisse, et on admet difficilement qu'on a besoin d'aide financière, analyse Xavier Roch. Et d'autres part, les problèmes de fertilité restent un sujet intime et tabou. Ce n'est pas quelque chose dont on parle dans des conversations entre amis ou entre hommes."

Défendre le financement de la PMA

L’appel a été plus qu’entendu : la barre des 5'000 francs a été atteinte en moins de 48 heures. Une émouvante surprise pour le couple, qui souhaite aussi sensibiliser la population, et faire avancer le débat. "On aurait aimé trouver des couples ou des familles qui vivaient la même chose que nous, et ce n'est pas faute d'avoir cherché, regrette Vicky Roch. Si on s'exprime aujourd'hui, c'est aussi parce qu'on ne peut pas laisser d'autres couples traverser la même chose que nous. C'est émotionnellement très intense et compliqué."

Le sujet en mains politiques

En Valais, aucune démarche politique n’est pour l’heure entreprise pour financer l’accès à la PMA ou aux fécondations in vitro. Et à Berne, la motion déposée en 2019 par le conseiller national Jean-Luc Addor, qui demande un cadre légal pour la PMA, est toujours en suspens.  

Lueur d’espoir dans le canton de Vaud : les députés ont récemment accepté un postulat pour faciliter l’accès au FIV. Projet qui n’aurait peut-être pas vu le jour sans un long travail de sensibilisation et lobbyisme, de la part de Julie Cornut, qui milite depuis des années pour la cause. "On parle souvent de 50'000 francs ou plus dépensés, ce qui signifie un emprunt à la famille ou un crédit bancaire. Est-ce qu'on cautionne vraiment ça en Suisse? Le pays a les moyens d'aider les couples qui rencontrent des difficultés médicalement reconnues, d'autant qu'on se plaint du taux de natalité trop bas."

A noter qu'aujourd'hui, en Suisse, 10 à 15% des couples ont des difficultés à concevoir un enfant et plus de 1% des bébés sont issus de la fécondation in vitro.