Il y a 175 ans, la Suisse adoptait la Constitution fédérale. Les Valaisans n’ont guère apprécié
Le 12 septembre 1848, la Suisse adoptait une nouvelle constitution donnant ainsi naissance à la première démocratie en Europe. Pour commémorer ces 175 ans, le canton du Valais organise une journée spéciale samedi à Sion quand bien même le citoyen de l’époque n’a pas franchement adhéré librement.
Le 12 septembre 1848, la Suisse adoptait son texte fondateur.
La Constitution fédérale date en effet de 175 ans. Un âge vénérable qui a subi entre-temps deux révisions, en 1874 et en 1999. Sauf que ce texte, initial et revu et corrigé n’a jamais séduit le citoyen valaisan. A trois reprises, il s’y est opposé, avec le Haut-Valais comme large détracteur, jusqu’à 99,4% des votants, c’était à Conches, le 20 août 1848. Depuis l’eau a coulé sous les ponts et les relations se sont transformées avec la Berne fédérale, souligne le président du gouvernement valaisan Christophe Darbellay.
A la tête des institutions du canton, le conseiller d’Etat Frédéric Favre partage évidemment ce point de vue et s’est donc fendu de l’organisation de ces commémorations, tout simplement parce que, qu’on le veuille ou non, cette Constitution fédérale lie et rend plus fort le canton.
Aujourd’hui, le Valais est clairement bénéficiaire de sa participation à la suisse, notamment par la solidarité qu’impose aux cantons le texte fondateur. Au titre de la péréquation financière qui réparti une manne non négligeable entre les cantons les plus riches et les moins bien lotis, le Valais devrait encaisser un montant pour l’instant estimé à 884 millions de francs l’an prochain.
Les cantons les plus forts ont décidé, les moins influents ont fait avec
Historiquement, le Valais n’a donc pas vraiment goûté à l’arrivée de ce texte fondateur de la Suisse moderne. Et à dire vrai, il n’y a pas non plus apporté grand-chose, ni par une quelconque influence ni par une participation à sa rédaction. C’est sans doute ce qui explique le temps qu’il aura fallu pour que dans le Vieux-Pays, on y retrouve quelques avantages vraisemblablement un peu au détriment de son autonomie et de son pouvoir local, soutient Philippe Bender, historien et analyste politique.

Samedi, le parlement, le palais de justice, la bibliothèque et l’hôtel de ville de la capitale seront ouverts au public avec divers interventions dans chacune des institutions. Le programme figure en ligne sur le site du canton.


