Il se tue à vélo contre la barrière d'un chantier : "les responsables doivent être condamnés"
L'ouverture ce mercredi matin du procès de 5 hommes, accusés d'homicide par négligence. En 2013 à Bagnes, un cycliste était mort après avoir percuté de plein fouet la barrière d'un chantier de Téléverbier.
Ils sont accusés d'homicide par négligence. D’avoir, en août 2013, provoqué la mort d'un cycliste valaisan de 51 ans, résident de Sembrancher, sur une petite route de montagne, située sur la commune de Bagnes. La victime avait percuté de plein fouet une barrière de police qui bouchait la route.
Devenu tétraplégique, mort six semaines après l’accident
Le chantier, entrepris par Téléverbier n'avait pas été signalé correctement. Confirmation de Loïc Barras, avocat de la famille de la victime : «Une barrière type Vauban, de couleur grise, généralement utilisée pour les manifestations, était posée au milieu de la route, à la sortie d'un léger virage. La victime descendant cette route a percuté de plein fouet cette barrière. Il n’y avait aucune signalisation pour avertir de la présence de cet obstacle. La victime s’est retrouvée tétraplégique et est décédée six semaines après, des suites de ses blessures». Un mort et cinq prévenus. Sur le banc des accusés, des cadres de chez Téléverbier, un chef de chantier et un ingénieur chez le constructeur de télécabines Garaventa, ainsi qu’un chef de service à la commune de Bagnes.
Du côté des accusés, on se renvoie la balle
Qui est responsable ? Les accusés semblent se renvoyer la balle. Dans la dernière édition du Matin Dimanche, l’avocat du chef du Service de la sécurité publique de Bagnes estime que la responsabilité de ce défaut d’annonce au canton est du fait des représentants de Téléverbier et/ou Garaventa : «C’est toujours l’entreprise concernée qui doit obtenir l’autorisation de l’autorité cantonale compétente», déclare Me Philippe Loretan. Son de cloche diamétralement opposé du côté de Me Olvier Couchepin, avocat du cadre des remontées mécaniques de Téléverbier. Toujours dans Le Matin Dimanche, il affirme que «le problème, c’est que la Police municipale de Bagnes a dit que c’était en ordre, alors qu’ils n’étaient pas compétents en la matière».
«Que justice soit enfin rendue»
«Mes clients attendent que justice soit enfin rendue. Que les différents responsables de cet accident soient condamnés», explique Loïc Barras. «Mes clients ont perdu un mari et un père dans des circonstances terribles et inacceptables. Le Ministère public a trainé pour instruire cette affaire qui dure depuis sept ans». Loïc Barras qui conclut : «Il est incompréhensible pour mes clients que durant toutes ces années de procédure, ni Téléverbier, ni Garaventa, ni la commune de Bagnes, dont les prévenus sont des auxiliaires avec des responsabilités dirigeantes, n’aient jamais fait quoi que ce soit pour indemniser la famille. Ce manque d’égard la touche profondément».
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