Il faut sauver le martinet noir qui devra peut-être sa survie à un projet développé à Sion

C'est un voilier hors pair, détenteur du record absolu de permanence en vol (jusqu'à 10 mois), capable de faire des pointes à 200km/h.
Le martinet noir fait partie des oiseaux qui traversent chaque année le canton. Pas longtemps, deux à trois mois mais pour un moment essentiel dans son parcours puisque c'est ici qu'il nidifie. Le hic, c'est qu'il retrouve de moins en moins ces cavités qui l'hébergent depuis des lustres, dans les murs ou dans les sous-toitures des bâtiments. Les techniques de construction ont en effet tellement changé que seules des anciennes bâtisses lui offrent encore le gîte.

Résultat : déjà menacé par les insecticides, ce migrateur doit encore faire face à une "pénurie de logement", une condition pourtant essentielle à sa reproduction. Les passionnés le savent et ont retroussé les manches. Pour Juan Manuel Martinez Soriano (interview ci-dessous), ornithologue amateur, le retour à son site pour nicher est un peu à l'origine des ennuis du migrateur. Du coup, avec la collaboration de la Station ornithologique suisse, il a lancé un programme de protection l'an passé sur la ville de Sion. Il a fallu d'abord dresser un inventaire de ces touristes du printemps. 40 couples ont ainsi été identifiés et localisés. Ensuite, le travail a consisté à "créer" des hébergements, des nichoirs placés aux endroits stratégiques pour s'assurer l'accès et le retour du migrateur. Un programme qui fonctionne, même si le travail est encore important, explique ce passionné, pédiatre de métier. Désormais, l'idée est de développer dans les autres régions du canton ce type de mesures. C'est la raison pour laquelle la Station ornithologique suisse, déjà engagée sur la première partie, a repris le projet sous son aile.

Les premiers résultats ont été présentés hier soir, en public, après l'assemblée générale de l'association "Rougegorge".