"Il faut repenser le label Minergie pour plus de cohérence"
Chalet Minergie avec piscine extérieure à 25 degrés toute l'année et garage chauffé.
Chalet Minergie avec piscine extérieure à 25 degrés toute l'année et garage chauffé... Contradictoire, mais pourtant bien réel dans notre canton à en croire Léonard Bender, architecte à Martigny et spécialiste du développement durable. Alors que la certification Minergie est synonyme sur le papier d’efficience énergétique, certaines constructions labellisées sont en effet plutôt gourmandes en énergie.
Le problème? Le label Minergie ne concerne que la consommation du bâtiment et non ses aménagements extérieurs. Il manque donc un concept global, selon Léonard Bender, qui tienne compte de toute l’énergie grise d’une maison: de sa construction jusqu’à ses aménagements extérieurs. Il faudrait donc privilégier des étiquettes comme Minergie-P ou ECO, des labels plus stricts et globaux.
Un pas dans ce sens a été fait du côté du canton: la définition du label Minergie a été revue dès le 1er janvier de cette année. Pour obtenir la certification, il faudra désormais faire des économies sur la consommation électrique et non plus seulement sur la dépense en chaleur. Et puis, finis les subsides pour les constructions Minergie standard. Quant à l’augmentation de densification de 15%, elle pourrait être plus difficile à obtenir à l’avenir. Des discussions sont en cours dans le cadre de la révision de la loi sur l’énergie.
Autre couac, Minergie manquerait de rigueur selon Léonard Bender. Les contrôles effectués par les experts ne suffisent pas à éviter les irrégularités. Déjà l’an passé, l’Office fédéral de l’énergie tirait la sonnette d’alarme. Deux tiers des immeubles Minergie passés sous sa loupe ne respectaient pas les normes. La surveillance devrait donc doubler dès cette année. Les experts Minergie visiteront ainsi le 20% des chantiers.