Hôtellerie valaisanne: "Quand toute la ville brûle, on ne discute plus de la taille des tuyaux"
Patrick Bérod ne mâche pas ses mots: « J’ai vraiment l’impression que les neurones du SECO (ndr: Secrétariat d’Etat à l’Economie) ne fonctionnent pas à la même vitesse que la pandémie».
Patrick Bérod ne mâche pas ses mots: « J’ai vraiment l’impression que les neurones du SECO (ndr: Secrétariat d’Etat à l’Economie) ne fonctionnent pas à la même vitesse que la pandémie». Si le directeur de l’Association Hôtelière du Valais est en colère, c’est parce qu’il juge le soutien de la Confédération insuffisant. «Il y a quatre semaines déjà, nous [l’association] avons fait une demande pour que les mesures de réduction de l’horaire de travail soient élargies aux patrons d’hôtels et les saisonniers». En clair, il s’agirait d’étendre le chômage partiel à ces catégories. Car selon Patrick Bérod, de nombreux patrons d’établissements- souvent familiaux- occupent eux-mêmes des postes de travail. «Je ne comprends pas que le SECO ne réagisse pas plus vite. Quand toute la ville brûle, on ne discute plus de la taille des tuyaux, on appelle les pompiers !», s’exclame-t-il.
Ouverts, mais pas pour tous
Questionné sur la journée à rebondissements d’hier, durant laquelle les hôteliers valaisans ont appris de la bouche du Conseil d’Etat qu’ils devaient fermer leur établissement, avant d’entendre le contraire du Conseil fédéral, Patrick Bérod nous explique que ce n’est pas aussi simple que cela. «Certaines personnes comme les travailleurs détachés ou les touristes bloqués ont besoin de se loger», dit-il. «En revanche, nous pouvons éviter de prendre de nouveaux clients. Mais je ne sais pas ce qu’ils viendraient faire en Valais, puisque tout est fermé», conclut-il avec une pointe d’amertume dans la voix.