Grève pour l’Avenir : Unia Valais appelle à la convergence des luttes
Le syndicat soutient la mobilisation pour le climat, qui se déroule ce vendredi. Il estime que le monde du travail et l’environnement sont victimes des mêmes maux. Il expose des propositions censées être bénéfiques aux deux parties.

« Il ne faut pas opposer la fin du monde et la fin du mois ». C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui Unia Valais dans le cadre de la Grève pour l’Avenir. Le syndicat soutient le mouvement et souligne la nécessité d’une convergence des luttes. Pour lui, l’ordre économique actuel est autant néfaste pour le monde du travail que pour le climat.
Le problème de la concentration des richesses
La section valaisanne d’Unia pointe surtout le système économique actuel, qu’il juge inégalitaire. Il l’accuse de concentrer les richesses dans les mains d’une petite partie de la population et de favoriser le réchauffement climatique. « On voit, par exemple, que le 10% des personnes les plus riches du monde contribuent au 50% des émissions de CO2, alors que le 50% des plus pauvres sont seulement responsables du 10% des émissions. On voit bien ce lien entre la répartition inéquitable de la richesse et le dérèglement climatique », explique Blaise Carron, secrétaire syndical et futur secrétaire régional d’Unia Valais.
Convergence des luttes ne signifie pas être d’accord sur tous les sujets. Concernant la loi sur le CO2, qui sera soumise au peuple suisse le 13 juin prochain, Unia y est favorable, alors qu’une partie des grévistes du climat la rejettent. Ces derniers prétendent qu’elle ne taxe pas les personnes véritablement responsables des émissions. Pourtant, le syndicat déclare, lui aussi, vouloir faire payer les principaux responsables. Blaise Carron justifie la position du syndicat en disant que la loi prévoit de redistribuer une part de l’argent taxé aux familles, principalement à travers les primes d’assurance-maladie. Il estime que le texte ne va pas assez loin, mais qu’il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction.
« Dépasser les slogans »
Le député socialiste au Grand Conseil valaisan ajoute que le syndicat souhaitait profiter de cette journée pour rappeler ses revendications et exposer des propositions concrètes qui seraient, selon lui, bénéfiques à la fois aux travailleurs et à l’environnement. Unia explique, par exemple, que le développement des énergies renouvelables permettra la création de 15'000 emplois en Suisse, notamment dans le secteur électrique. Il veut aussi lancer un programme de rénovation des systèmes de chauffage et de l’isolation des bâtiments.
Le syndicat compte également instaurer des conditions-cadres, qu’il considère indispensables à la réussite de la reconversion éco-sociale de la société, comme la garantie publique de l’emploi. « L’idée est de dire que quand le secteur privé n’a plus de travail, l’Etat en offre à toutes les personnes qui le demandent. Il y a beaucoup d’infrastructures où on a besoin de main-d’œuvre. Au lieu d’avoir le chômage comme tampon, l’Etat jouerait ce rôle pour que tout le monde puisse avoir un travail », précise Francine Zufferey, responsable du secteur tertiaire chez Unia Valais.