Grand Conseil valaisan : vers la création d'un fonds intempéries pour l'agriculture
Le parlement valaisan s'est montré mardi en faveur de la création d'un fonds catastrophe pour venir en aide à l'agriculture lorsque se produisent des aléas météorologiques ou phytosanitaires graves. Les députés ont accepté l’entrée en matière sans opposition, le débat est prévu jeudi.
Toutes les formations ont souligné l'importance et la nécessité de créer un tel fonds au vu de la récurrence d'événements comme le gel, la grêle et le mildiou. Elles ont tour à tour rappelé que le Valais a été contraint de débloquer des fonds considérables, en urgence, ces dernières années pour faire face à des dégâts catastrophiques.
Ce fonds apporte une réponse plus durable, a résumé l'UDC. "L’Etat providence qui vient en aide systématiquement par des crédits exceptionnels, c’est terminé, au vu de la situation économique du canton", a abondé Le Centre. Cet instrument vient aussi en aide à un secteur qui ne peut pas se permettre de s'assurer contre des pertes importantes, en raison de primes "beaucoup trop élevées", ont relevé les partis.
Par branche ou espèce cultivée
Le projet du gouvernement vise à modifier la loi sur l'agriculture afin d'établir les bases légales pour la création d’un fonds catastrophe nommé "Financement spécial pour risques météorologiques ou phytosanitaires". Il fixe le cadre général des objectifs, et la mise en place du fonds en particulier les contributions maximales, le cercle potentiel des assujettis et le mode de perception.
Avec ce fonds, le canton souhaite assurer la pérennité des cultures agricoles valaisannes. "Toutes les branches sont les bienvenues", a répété en plénum le conseiller d'Etat Christophe Darbellay, les appelant à "monter dans le train". Pour l'heure, ce sont les producteurs d'abricots qui sont concernés, premier secteur touché par le gel.
Le canton fournirait une cotisation initiale de 1 million de francs. Le fonds serait alimenté principalement par les exploitants et les commerçants et ce par branche ou espèce cultivée concernée. Les Vert-e-s ont déploré que les distributeurs - comme les grands magasins - n'y contribuent.
Plus de 30% de perte
Les producteurs pourraient notamment actionner le fonds dès une perte de 30% de leur récolte. "Cet instrument est là pour répondre à une situation catastrophique, pas pour couvrir le risque de l’entrepreneur", précise en plénum le chef du département de l'économie et de la formation Christophe Darbellay.
Mais ce fonds pérenne "ne sera pas forcément très efficace dans un premier temps", ajoute-t-il. Et le conseiller d'Etat d'espérer que des situations catastrophiques ne se produisent pas trop vite de manière à ce qu'on ait le temps de le mettre en place ce fonds avec des montants suffisants. "Rien que pour l'abricot, environ 9 millions seraient nécessaires pour faire face à des aléas qui se répéteraient trois fois en dix ans".
Le fonds pourra aussi être utilisé pour participer à des couvertures d’assurance. Il pourra également soutenir financièrement des mesures de prévention, de lutte ou d’aide en cas de dommages, dans le cadre d'une gestion de risques phytosanitaires majeurs.