Gare au "diktat du corps parfait". Promotion santé Valais le rappelle: "on est ce que l'on est"
La "dictature de l'image du corps parfait" fait des ravages.
La "dictature de l'image du corps parfait" fait des ravages.
Elle incite chacune et chacun à se conformer aux canons d'une esthétique "photoshopée" qui essaime dans tous les medias, sur tous les réseaux sociaux.
Le fait est avéré, étudié, installé.
Pour Promotion Santé Valais (PSV) qui organisait une soirée-débat, au cinéma Casino, ces stéréotypes fond des ravages. Et même si la soirée portait sur "l'image corporelle femme & hommes", les premières sont les principales victimes. Un autre fait. Et avec un surpoids, tout peut devenir très compliqué.
Un documentaire australien pour susciter l'émotion avant les débats
En ouverture, les quelque 150 personnes présentes – dont une petite dizaine de messieurs – ont découvert "Embrace", un documentaire de l'Australienne Taryn Brumfitt.
Du témoignage, "brut", "bouleversant", sur la souffrance de ces femmes, "trop grosses", "trop maigres", "trop marquées", si nombreuses à détester leur corps et "si souvent victimes de discriminations". Mais aussi de celles qui parviennent à dépasser les stéréotypes, celles qui font fi de la pression permanente véhiculée par les images ambiantes et qui s'assument dans leurs différences. "Tout le monde a ces questions sur l'image corporelle… et tout le monde vit ces souffrances", relève Véronique Leyat (interview ci-dessous), chargée de projet (centre alimentation et mouvement au sein de PSV).
Prendre conscience d'un libre arbitre sensiblement faussé par l'omniprésence d'images "photoshopées"
"La perfection n'existe pas et l'idéal de beauté que les medias, que la société nous impose, je ne crois pas qu'il existe non plus". Venue témoigner comme "victime de grossophobie" (terme aujourd'hui consacré pour qualifier les discriminations à l'égard des personnes à fortes corpulences), Vicky Morgan, voit la clé dans "l'acceptation" (interview ci-dessous). Un chemin parfois difficile tant l'image est omniprésente et le commentaire acéré lorsqu'il n'est pas assassin. Même dans des sphères de référence comme la santé, la "grossophobie médicale" est un fardeau supplémentaire : "depuis 15 ans, alors que ma santé est excellente, médecins ou personnel de soins, se sont toujours montrés insistants pour relever que je devais maigrir", explique Vicky Morgan.
Etre soi-même, sans céder à la pression
Pourtant, "même si la société ne l'encourage pas toujours, il faut pouvoir être soi-même" (Isabelle Darbellay Métrailler, cheffe de l'office cantonal de l'égalité et de la famille) car "la souffrance est bien là et elle fait des ravages". Or, la pression ne risque pas de redescendre de sitôt : "avec une espérance de vie à 85 ans, nous passons 30 années de notre vie devant télévision, tablette ou smartphone", constate Julien Intartaglia, professeur marketing et publicité à la Haute Ecole de Gestion de Neuchâtel (interview ci-dessous). Il faut donc surtout prendre conscience que notre libre arbitre est altéré par ces messages répétés pour s'interroger sur leur fondement. La conclusion s'impose : ces plastiques qui occupent tous les supports de communication sont tout, sauf accessibles pour l'immense majorité de la population. " La plupart des personnes qui veulent changer leur poids essaient en fait de changer la façon dont elles sont jugées. Mais notre corps n‘est pas à la source de ce jugement - les gens le sont", relève la jeune artiste valaisanne Murzo (interview ci-dessous) dans les explications de son exposition "Fat" (dont Vicky Morgan a été l'une des modèles). Il est donc temps, dit-elle, "de dénoncer ces discrimination pour qu'elles s'arrêtent".
Avec #MOICMOI, promotion santé Valais apporte aujourd'hui un programme pédagogique pour les écoles. Basé sur l’image corporelle et l’estime de soi, il sensibilise à la fois à l’obésité et à la préoccupation excessive à l’égard de l’image corporelle.